Patience et précision sont des qualités indispensables pour exercer ces 300 spécialités, de la gravure à la céramique en passant par le vitrail.
Cette appellation regroupe près de 300 professions. C’est dire leur diversité. « Tous ces métiers sont marqués par l’importance du rapport au geste et à la matière », explique Xavier Long, le directeur général adjoint de l’Institut national des métiers d’art (Inma).
« Ces professions restent très ouvertes, elles requièrent surtout l’amour du travail bien fait, la patience, la précision », insiste Xavier Long. Pour Olivier, qui restaure les statues de cuivre, « la connaissance de la matière est très importante dans le métier de chaudronnier dinandier : on apprend à travailler le fer, l’aluminium, le cuivre, le laiton, à tenir compte de leurs caractéristiques et de leur malléabilité, c’est passionnant. »La plupart des filières sont accessibles avant le bac : certificat d’aptitude professionnelle (CAP), brevet des métiers d’art (BMA) et brevet technique des métiers (BTM) en deux ans, bac pro en trois ans. Après le bac, le diplôme national des métiers d’art et du design (DN Made) offre un enseignement relativement conceptuel en trois ans, qui peut être poursuivi par un master, un diplôme supérieur d’arts appliqués (DSAA) ou bien d’un diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP) en deux ans.
La formation donne les fondamentaux d’un métier. Mais celui-ci ne s’acquiert qu’à force de faire et de refaire les gestes, ce qui peut prendre des années. L’apprentissage, le compagnonnage, les formations internes en entreprise constituent autant de voies pour se perfectionner. « Si ces métiers disposent globalement d’une bonne image, ils sont parfois fantasmés : il est essentiel d’avoir des contacts avec des professionnels avant de s’engager afin de s‘assurer de leur réalité au quotidien », détaille Xavier Long. N’hésitez pas à pousser la porte des ateliers lors des journées européennes des métiers d’art.
Les professions liées au secteur du luxe recrutent régulièrement, notamment en maroquinerie, prêt-à-porter, accessoires (mode, horlogerie-bijouterie). Le textile ou la restauration du patrimoine bâti manquent de spécialistes, ainsi que les métiers liés au travail du métal et du verre. Des recrutements seront aussi à prévoir pour faire face aux nombreux départs à la retraite : 41 % des entreprises déclarent un ou plusieurs employés âgés de plus de 55 ans (d’après les chiffres de l’Inma). Pour les indépendants, la situation est plus complexe. Dans certaines branches – la céramique, par exemple – les artisans d’art rencontrent souvent des difficultés à vivre de leurs seules productions. Et doivent alors cumuler avec d’autres activités, telles que l’enseignement, pour boucler les fins de mois. « Une réflexion stratégique préalable est indispensable pour trouver à se diversifier, entre autres auprès des clients professionnels », conclut le directeur général adjoint de l’Inma. * Témoignage vidéo sur le site rebatirnotredamedeparis.fr/les-metiers
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : Métiers d’art : le geste et la matière