Jacques Sauvageot, une figure de Mai 68 mais aussi des écoles d’art

Jacques Sauvageot ne participera pas aux multiples commémorations l’an prochain du cinquantenaire de Mai 68. Il vient de décéder brusquement à la suite d’un accident de voiture.

Né en 1943 au sein d'un foyer modeste, fils d’un employé de la SNCF et d’une femme au foyer, Jacques Sauvageot a suivi des études en histoire de l'art, histoire, et droit à la faculté de Dijon. Il s'inscrit parallèlement au conservatoire de musique de la ville mais renonce aux études musicales pour se consacrer à son militantisme au sein du syndicat étudiant de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF).

En 1967, il s'installe à Paris. Devenu vice-président de l'UNEF, il est l'un des leaders de la contestation étudiante de Mai 68 avec Daniel Cohn-Bendit et Alain Geismar. Plus tard, il s'engage dans le PSU puis il participa à la GOP (Gauche ouvrière et paysanne) et à l'Institut tribune socialiste (ITS), ne voulant jamais renoncer à son combat pour le progrès social.

Ce que l’on sait moins, c’est que Jacques Sauvageot était d’abord et aussi une figure des écoles supérieures d’art. Il devient professeur à l'École supérieure des beaux-arts de Nantes à partir des années 1970 puis de 1989 à 2009, il est le directeur de l'École régionale des beaux-arts de Rennes. En 2009, il crée La Lettre des Écoles supérieures d'Art. L'Association nationale des directeurs des écoles supérieures d'art dont il fut le président de 2006 à 2009, rappelle la « générosité dans le travail » de l'homme. L'association ajoute que « le véritable hommage qu'[elle veut] aujourd'hui lui rendre est de rappeler [son] engagement à ne jamais perdre de vue le rôle social et politique des Écoles supérieures d'art auquel le nom de Jacques Sauvageot restera toujours attaché ». L'Association nationale des écoles supérieures d'art qu'il a fondée en 1995 et qui deviendra l'ANdÉA en 2012, fédère les quarante-cinq écoles d'art françaises sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication.