École d'art

Ensba - Une nomination toujours en cours

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 21 septembre 2011 - 480 mots

PARIS

Le ministère a finalement renoncé à créer une commission indépendante pour la sélection du futur directeur des Beaux-Arts de Paris.

PARIS - Après avoir longtemps hésité à instaurer une commission indépendante pour départager les candidats à la direction de l’École nationale supérieure des beaux-arts (Ensba), le ministère est finalement resté sur ses positions initiales. De fait, au terme de l’audition des douze compétiteurs (1) – parmi lesquels figurent de manière inédite trois artistes –, le directeur général de la Création artistique, Georges-François Hirsch, soumettra à Frédéric Mitterrand une liste de cinq finalistes, l’arbitrage ministériel devant tomber en octobre avant la Foire internationale d’art contemporain (Paris). 

Non au « faire-valoir décoratif »
L’idée de créer une commission, dont la composition et les prérogatives étaient incertaines et qui n’était supposée intervenir que dans un second temps après le premier choix de Georges-François Hirsch, avait fait tiquer certains prétendants. Ces derniers craignaient qu’une telle procédure constitue un alibi pour faire passer, sous couvert démocratique, le favori – non identifié – du ministère de la Culture. Plus généralement, le flou entourant le procédé de nomination et l’apparition de nouveaux candidats tels que l’écrivain et enseignant Adrien Goetz a interrogé les observateurs.

Sollicité une première fois par la Rue de Valois, le directeur de l’École supérieure des beaux-arts de Nantes, Pierre-Jean Galdin, avait refusé d’entrer en lice. Mais, d’après nos informations, il avait accepté de se joindre à la mêlée dans le cas où une commission aurait été mise en place. « Soit ce recrutement devrait se faire après les élections présidentielles par le prochain ministre, soit, s’il faut nommer un directeur, il faut le légitimer par un jury incontestable », nous a-t-il confié. Et d’ajouter : « L’Ensba est un dossier qu’il faut porter pendant les dix prochaines années, et quel que soit le porteur de ce projet, il devra véritablement avoir des moyens. L’ensemble des écoles d’art est à un carrefour, notamment pour les questions de seuils d’étudiants. » Selon l’artiste et candidat Olivier Blanckart, l’Ensba devrait énoncer sa propre norme académique, afin d’éviter une prise de pouvoir de l’Université ou de l’École normale supérieure sur l’établissement. « L’Ensba ne peut pas servir de faire-valoir décoratif au sein d’une alliance hétéroclite improbable de grands établissements universitaires parisiens parfaitement dissemblables, et ceci dans le seul but de décrocher d’hypothétiques milliards sur les fonds européens, et dont le bénéfice réel, pour l’École, serait au final : Zéro. Ce serait, ni plus ni moins que la mort de l’Ensba », affirme-t-il.

Note

(1) Notamment : Nicolas Bourriaud, chef de l’inspection de la Création artistique ; Catherine Grenier, directrice adjointe au Musée national d’art moderne/Centre Pompidou ; Frédéric Paul, ancien directeur du centre d’art de Kerguéhennec et membre pendant sept ans du conseil d’administration de l’École ; la commissaire indépendante Chantal Pontbriand ; l’universitaire Patricia Falguières ; et les artistes Jean-Marc Bustamante, Olivier Blanckart et Éric Corne.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°353 du 23 septembre 2011, avec le titre suivant : Ensba - Une nomination toujours en cours

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