Chargé de rechercher, trier, inventorier et conserver des documents, ce spécialiste
de l’information officie notamment dans les musées et les services du ministère de la Culture.
Un temps appelés « documentalistes », les chargés d’études documentaires ont fait leur apparition en 1998 dans la fonction publique d’État (catégorie A). Ainsi que le stipule le décret n° 98-188 (19 mars 1998), ils assurent « la recherche, l’acquisition, le classement, la conservation, l’analyse, l’exploitation et la diffusion de la documentation nécessaire aux missions des ministères d’affectation ». Constitués en trois corps, ces professionnels peuvent en effet relever du secrétariat général du gouvernement, des ministères de la Culture et de l’Éducation nationale ou encore de celui de l’Équipement. « Ils peuvent être chargés de l’élaboration et de la réalisation des programmes de documentation incluant la traduction de documents, la sélection ou la rédaction d’études, d’articles et de notes de synthèse. En outre, ils assurent, dans les secteurs des archives, des musées et du patrimoine, des missions de traitement des archives, d’inventaire et de recensement aux fins de protection, de conservation et de mise en valeur des collections ainsi que du patrimoine monumental et archéologique », poursuit le décret. Des fonctions qui, dans les structures patrimoniales, ressemblent à s’y méprendre à celles des conservateurs. Comme ces derniers, les chargés d’études participent en effet à l’étude et au classement des œuvres. Ils n’ont cependant ni leur pouvoir décisionnel, ni leurs responsabilités administratives et scientifiques. Et sont parfois cantonnés au rôle d’exécutant. « Notre première fonction est de conduire, dans le cadre d’expositions notamment, des recherches (documentaires, bibliographiques, iconographiques) pour les conservateurs ou les chercheurs. Nous élaborons également des instruments de classement pour les œuvres, assurons leur inventaire et, dans certains cas, leur régie (lire « Profession Régisseur » dans le JdA n° 180, 7 novembre 2003). Et sommes occasionnellement sollicités pour rédiger des notices, réaliser des cours et des conférences », explique Catherine Goujon, chargée d’études documentaires au département des Objets d’art du Louvre.
Vastes et diversifiées, ces missions varient toutefois en fonction des lieux ou des directions des ministères. À la direction de l’Architecture et du Patrimoine (DAPA), les chargés d’études se distinguent par exemple par leur mobilité et un travail essentiellement tourné vers le terrain. Ils établissent, en collaboration avec les architectes et urbanistes d’État (AUE) et les architectes des Monuments historiques, les dossiers de protection : campagne photographique, recherches historiques et cadastrales en sont les éléments constitutifs. Les chargés d’études documentaires peuvent également exercer leur activité dans les directions régionales des Affaires culturelles ou les services départementaux d’archives, et assurer des fonctions d’encadrement dans les services d’information et de documentation. Mais quels que soient leur rôle et leur lieu d’affectation, ils doivent maîtriser les outils de gestion documentaire et au moins une langue étrangère, être ordonné, rigoureux et méthodique. Des qualités rédactionnelles peuvent également se révéler utiles. Dans les structures culturelles, une formation approfondie en histoire ou histoire de l’art apparaît par ailleurs indispensable. « Même si aujourd’hui, les diplômes en sciences et techniques de l’information sont devenus incontournables (lire l’encadré), ils restent insuffisants pour travailler dans le domaine du patrimoine. La connaissance des outils informatiques et des logiciels de documentation reste un moyen et non une fin en soi », estime Catherine Goujon, elle-même issue de l’École du Louvre. Un double cursus – par exemple un premier ou un second cycle en histoire de l’art complété par un diplôme de l’Institut national des techniques de la documentation ou par un DESS – représente ainsi la formation idéale. Il peut en outre se révéler précieux pour préparer le concours externe de chargé d’étude documentaire, qui est à l’heure actuelle l’un des plus sélectifs de la fonction publique d’État. Seuls sept postes étaient offerts en 2004, pour plus de 1 000 candidats inscrits...
- Institut national des techniques de la documentation, tél. 01 40 27 25 16. Cet institut du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) forme des spécialistes de l’information. - Bureau des concours du ministère de la Culture, tél. 01 40 15 80 00/80 03, www.concours.culture.gouv.fr
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Chargé d’étude documentaires
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°189 du 19 mars 2004, avec le titre suivant : Chargé d’étude documentaires