École d'art - Livre

Beaux-Arts de Paris, la liberté rendue aux livres

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 31 août 2020 - 414 mots

PARIS

Les Beaux-Arts de Paris, sa formation, ses collections, ses expositions et… ses éditions. Lorsque l’on s’étonne de la présence d’une maison d’édition dans les murs de l’École nationale supérieure des beaux-arts, rue Bonaparte, la réponse fuse : « Oxford, Harvard, les Beaux-Arts… Il n’y a pas une grande école au monde qui ne possède pas sa propre maison d’édition ! », explique Pascale Le Thorel, responsable du département depuis 2000.

Après Cambridge, les éditions des Beaux-Arts de Paris sont en effet l’une des plus anciennes du genre. Émanation de l’Académie royale de peinture et de sculpture, fondée en 1648 sous le règne commençant de Louis XIV, celles-ci ont eu pour vocation première de diffuser les conférences de Charles Le Brun, Philippe de Champaigne, etc. (republiées en plusieurs tomes il y a une dizaine d’années). Près de quatre siècles plus tard, il ne s’agit bien entendu plus d’ébaucher les contours de la critique d’art naissante, mais de diffuser l’art et l’histoire de l’école, et de les rendre accessibles. Aujourd’hui, le catalogue compte plus de quatre cents ouvrages, et s’enrichit chaque année d’une vingtaine de nouveaux titres, diffusés par le groupe Madrigall (composé d’une quinzaine de maisons d’édition, dont Gallimard et Flammarion). Si les éditions Beaux-Arts de Paris accompagnent naturellement les étudiants de l’école, en publiant notamment les catalogues des diplômés et des félicités et en suivant les projets inhérents à l’institution – les éditions éditeront à la rentrée le catalogue de l’exposition « Le Cabaret du néant », conçue par la filière « Métiers de l’exposition » –, la maison nourrit plusieurs collections spécifiques, dont « Écrits d’artistes » (dédiée aux écrits des professeurs, à l’instar de Giuseppe Penone – best-seller de la collection –, et des anciens étudiants des Beaux-Arts, comme Daniel Buren) et « D’art en questions », collection d’essais et de critiques sur l’art moderne et contemporain. Restructurée par le philosophe Yves Michaud, directeur de l’Ensba dans les années 1990, la maison d’édition ne cesse aujourd’hui de s’ouvrir à un public le plus large possible, sous l’impulsion de Pascale Le Thorel et de Jean de Loisy (aux commandes de l’Ensba depuis 2019). La preuve avec cette nouvelle collection, plutôt inattendue, d’Albums à colorier pour enfants réalisés à partir des œuvres de professeurs de l’école. Les deux premiers albums, accompagnés chacun d’une biographie et d’un entretien avec l’artiste, sont consacrés à François Boisrond et à Nina Childress, deux peintres qui auront par ailleurs bientôt l’honneur d’inaugurer une nouvelle collection de produits dérivés de l’Ensba avec leur propre tube de couleur à leur nom.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°736 du 1 septembre 2020, avec le titre suivant : Beaux-Arts de Paris, la liberté rendue aux livres

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