Le galeriste a obtenu le départ de l’école d’art voisine et le doublement des surfaces d’exposition de sa collection.
AVIGNON - Il fallait à tout prix éviter que le fâcheux épisode de la dation avortée de Claude Berri ne se reproduise (lire le JdA no 342, 4 mars 2011). Le président de la République en personne s’est ainsi déplacé le 18 novembre, en marge du Forum d’Avignon, pour annoncer la nouvelle. L’État s’étant engagé à soutenir financièrement les travaux d’agrandissement des locaux l’accueillant depuis 2000, la collection du galeriste parisien entrera bien dans le giron public et restera à Avignon (Vaucluse). L’école d’art qui bloquait par sa présence, dans l’hôtel mitoyen, l’extension de la collection devra donc bien faire ses valises, malgré les protestations. Elle sera relogée extra-muros, dans un bâtiment neuf qui sera construit à côté de la Fabrique, futur lieu de répétition du festival. Rien de moins.
En décembre dernier, après dix années de relations passionnelles avec la municipalité, Yvon Lambert avait annoncé son ras-le-bol et menacé de quitter la ville et donc de révoquer, de facto, son projet de donation. Insinuant, au passage, qu’il ne manquait pas de propositions de relogement (lire le JdA n o 337, 17 décembre 2010). D’où un sérieux coup de chaud, au ministère de la Culture, où un nouvel échec aurait définitivement collé à l’État l’image d’un récipiendaire rédhibitoire pour les donateurs putatifs. En juillet, à l’occasion de son déplacement dans la cité des Papes, en marge du festival, le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, s’est activé pour débloquer le dossier. Quelques mois plus tard, les résultats sont là. L’État abondera entre 6 et 8 millions d’euros pour financer la construction de la nouvelle école mais aussi les travaux de rénovation des deux hôtels particuliers destinés à abriter la Collection Lambert.
Celle-ci bénéficiera, à l’horizon 2015, de 5 500 m2, contre 2 000 actuellement. En contrepartie, Yvon Lambert donnera bien, et ce de manière anticipée – la date prévue initialement était 2019 –, une grande partie de sa collection à l’État, soit 450 œuvres, sous réserve de « dépôt inaliénable » à Avignon. En cours d’expertise par la maison Christie’s, l’ensemble avait déjà été estimé à 60 millions d’euros en 2008. Il en vaudrait aujourd’hui, avec notamment ses quarante Twombly ou sa soixantaine de Sol LeWitt, près de 100 millions. De quoi placer cette donation à un niveau de valeur équivalent à celle de la dation Picasso de 1974. Rien de moins.
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Yvon Lambert confirme sa donation
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°358 du 2 décembre 2011, avec le titre suivant : Yvon Lambert confirme sa donation