Plutôt qu’un musée français, c’est la National Gallery de Londres qu’a choisie la maison Yves Saint Laurent pour effectuer une donation qui, selon le Daily Telegraph, dépasserait le million de livres (9,5 millions de francs). Un acte délibéré de Pierre Bergé, président d’Yves Saint Laurent Couture.
PARIS. "Je suis très content de prendre date pour le présent et pour l’avenir, prévient Pierre Bergé. C’est trop difficile de travailler avec les musées français". Le président d’Yves Saint Laurent Couture a une longue liste de griefs. Il déplore de ne pas avoir été consulté pour la réouverture du Musée de la mode (voir le JdA n° 34, mars), que le nom de Saint Laurent ne soit pas mentionné comme l’un des donateurs du Saint Thomas de Georges de La Tour. Il considère que la fiscalité sur les œuvres d’art n’est "pas claire", et que la législation sur la protection du patrimoine cherche à spolier les collectionneurs : "Si la propriété c’est le vol, il faut le dire !" En un mot, il en a "ras-le-bol de la bureaucratie française". "En effet, Yves Saint Laurent est l’un des plus importants donateurs du Saint Thomas, parmi 61 000, et nous lui en sommes reconnaissants, mais il est impensable de mettre le nom de tous les donateurs sur un cartel d’exposition", rétorque Françoise Cachin. "Contrairement à ce que pense Pierre Bergé, la Direction des Musées de France s’efforce de soutenir au maximum les collectionneurs, car l’avenir des musées passe par les grands collectionneurs et leur liberté". Le directeur de la National Gallery, Neil McGregor s’est dit “ravi et extraordinairement reconnaissant" envers "YSL" et a salué un "exemple de coopération européenne". L’argent servira à rénover les salles de peintures françaises du XVIIe siècle. Celle qui accueillera notamment des portraits du cardinal de Richelieu par Philippe de Champaigne et de la marquise de Seignelay par Mignard portera le nom du couturier. Thanks !
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Yves Saint Laurent donne à l’anglaise
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°46 du 24 octobre 1997, avec le titre suivant : Yves Saint Laurent donne à l’anglaise