Vienne ne dispose pas d’un musée principal consacré à l’Art nouveau. La peu abondante production picturale et d’arts appliqués de la Sécession viennoise est dispersée en plusieurs lieux dont trois, à courte distance les uns des autres, valent la visite. Autant dire que c’est le programme d’une petite journée. Mais si vous en profitez pour admirer les autres collections, la journée sera plus longue.
Les œuvres d’Egon Schiele forment le cœur de la collection permanente du nouveau musée
Léopold (ill. 34), du nom de son mécène donateur. Les salles spacieuses et bien éclairées exposent également, mais en moins grand nombre, des toiles peu connues de Moser (ainsi que certains de ses meubles), des portraits de Klimt et quelques expressionnistes dont Kokoschka. Ils voisinent avec des toiles moins intéressantes d’artistes autrichiens du XIXe et du XXe.
La clarté du musée Léopold contraste avec l’aspect sombre et peu engageant du Mumok, le musée d’Art moderne et contemporain (ill. 35) à quelques mètres de là, toujours dans le quartier des musées. Les œuvres sécessionnistes se comptent sur les doigts des deux mains. Les collections d’art moderne sont limitées. À visiter donc surtout pour les expositions temporaires d’art contemporain.
Pavillon de la Sécession, Belvédère, MAK
Si la Vienne des clichés vous manque, c’est le moment de vous diriger (à pied) vers le palais impérial – le Hofburg. Le musée des Beaux-Arts a le bon goût de se trouver sur le trajet. Les collections s’arrêtent au XVIIIe. Donc aucun artiste Art nouveau. Les « klimtomaniaques » sont cependant récompensés par quelques fresques classiques de Klimt entre les colonnes du grand escalier. Mais elles sont très discrètes et tant qu’à traquer les traces de leur héros, autant contempler le plafond de l’escalier d’honneur du Burgtheater (à deux pas) qui abrite deux œuvres de jeunesse de Klimt, des scènes académiques mâtinées de symbolisme. Toujours dans le même quartier, le musée de l’Albertina et son fameux fonds Dürer (cf. L’Œil n° 568) vient de rouvrir. Une salle y est dédiée aux aquarelles de Schiele. Une autre salle, au décor très XVIIIe, expose incongrûment quelques Klimt.
Gustav Klimt a réalisé l’une de ses œuvres maîtresses, la fresque Beethoven (1902, ill. 1) dans le pavillon de la Sécession que l’on peut visiter en passant, avant de prendre le tramway sur la Karlplatz pour aller au Belvédère. On ne s’attendrait pas à trouver dans le Belvédère supérieur, un palais du xviiie, une collection Art nouveau. C’est pourtant là que sont conservés le célébrissime Baiser de Klimt (ill. 18) en compagnie d’autres toiles de l’artiste ainsi que des œuvres de Schiele (dont La famille) et des toiles de Kokoschka. Une exposition actuelle sur les cinquante ans de l’Autriche d’après-guerre (jusqu’en novembre) bouleverse quelque peu l’ordonnancement habituel.
Au retour, à quelques stations de tramway sur la ligne qui longe le Ring, se trouve le musée des Arts décoratifs. Installé dans un charmant bâtiment néorenaissance, le MAK conserve un ensemble de meubles, vêtements et pièces d’orfèvrerie, depuis l’époque gothique jusqu’à aujourd’hui, dont la principale originalité tient à leur mise en scène confiée à de jeunes artistes. La section dédiée au Jugendstil et à la Wiener Werkstätte est fort instructive. Pour bien saisir la rupture de l’Art nouveau et la modernité de ses formes, un passage au préalable par la salle Biedermeier avec son mobilier massif et confortable, est recommandé.
On déconseille la visite de la villa Klimt dans le Hietzing. Une bâtisse insignifiante entourée d’un jardin, qui passe pour avoir été l’atelier de Klimt de 1900 à 1918.
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Vienne 1900 dans les musées
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°573 du 1 octobre 2005, avec le titre suivant : Vienne 1900 dans les musées