Soutenu par un comité chargé de superviser l’action gouvernementale, le principe de la gratuité d’entrée dans les musées nationaux en Grande-Bretagne a pourtant indirectement nui à la fréquentation de la Tate et de la National Gallery. Traditionnellement gratuites, ces deux institutions ont perdu chacune en 2001 400 000 visiteurs du fait d’une plus grande concurrence.
LONDRES - Chargé par la Chambre des communes d’examiner la politique du ministère britannique de la Culture, des Médias et du Sport, un récent comité a défendu la gratuité d’accès des musées nationaux qui est, selon lui, “une excellente réussite commune” du gouvernement et des musées. Le rapport prévient néanmoins que, “depuis que le gouvernement prend les décisions, il doit en assumer les dépenses”, et que ce projet ne doit pas être abandonné pour cause de réductions de budget. Le comité a rejoint la position de Neil MacGregor, directeur du British Museum, qui considère la procédure d’attribution des subventions aux musées comme “opaque”, et réclame un “dialogue transparent autour des offres.”
Depuis la suppression du droit d’entrée dans les musées nationaux en décembre 2001, la National Gallery et la Tate, dont l’accès a toujours été libre, ont souffert d’une chute de leur fréquentation. En témoignent les nouvelles données chiffrées présentées par le comité. La National Gallery estime qu’en 2002, la baisse enregistrée était de 8 %, soit 400 000 visiteurs, conséquence indirecte de la gratuité dans les autres musées. Un visiteur moyen dépensant environ 2 livres sterling (3 euros) dans les boutiques ou cafés, cette chute de fréquentation équivaut à une perte en chiffre d’affaires de 800 000 livres (1 175 000 euros). La Tate a connu une chute de la fréquentation quasiment identique, et évalue la baisse à 10 %, soit 400 000 visiteurs.
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Victimes de la gratuité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°167 du 21 mars 2003, avec le titre suivant : Victimes de la gratuité