Faut-il élever des digues mobiles à l’entrée de la lagune vénitienne pour lutter contre les marées qui régulièrement inondent la cité des Doges ? Un second rapport, contredisant le premier, s’y oppose.
VENISE. Non, a répondu la commission consultée par le ministre italien de l’Environnement, Edo Ronchi, sur la création de digues mobiles aux entrées de la lagune vénitienne. Ce dispositif, censé protéger Venise des marées et des acque alte, ne serait pas “compatible avec les conditions actuelles de l’écosystème de la lagune et de la cité de Venise”. Il avait pourtant reçu l’aval d’une première commission, apparemment plus compétente, épaulée par cinq experts internationaux (lire le JdA n° 67, 25 septembre). La solution proposée consistait à mettre en place un système de digues mobiles aux trois “bouches” par lesquelles la mer pénètre dans la lagune : celles-ci s’élèveraient automatiquement en cas de risque de submersion d’une partie de la ville. Les adversaires du projet se sont plu à souligner le coût exorbitant des digues (près de 13,5 milliards de francs). Pourtant, la solution préconisée par les écologistes ne se distingue pas par son réalisme ; ils proposent rien moins qu’une élévation des fondations de Venise, construite sur 118 îlots, et la cessation de l’extraction de méthane dans la lagune. À la suite de cette annonce, le maire de Venise, Massimo Cacciari, a invité le gouvernement à se prononcer rapidement sur le projet. Quant à Giancarlo Galan, président de la Région de Vénétie, il n’a pas caché sa colère, qualifiant cet avis négatif de “scandaleux, présomptueux, irrationnel”. Et de s’interroger sur la nécessité d’appeler des experts internationaux, si c’est pour imposer au final l’avis du gouvernement.
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Venise ne cède pas aux digues
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°73 du 18 décembre 1998, avec le titre suivant : Venise ne cède pas aux digues