Lors de travaux dans l’église Sainte-Suzanne, à Rome, en septembre 1991, des restaurateurs avaient trouvé des milliers de fragments d’une fresque déposés sur des restes humains, à l’intérieur d’un sarcophage romain réutilisé et enterré sous la sacristie.
Manifestement, les fragments avaient été déposés pièce par pièce après avoir été détachés de leur support « professionnellement », avec un soin extrême, comme pour être conservés dans la tombe. La fresque recomposée vient d’être dévoilée après huit ans de restauration : représentant notamment des saints, le Christ et une Vierge à l’Enfant, elle a conservé ses couleurs originales, telles le bleu azur et les dizaines de perles peintes sur les habits des personnages. Selon Maria Andaloro, spécialiste d’art médiéval, ces fresques exécutées entre 772 et 781 « n’ont été exposées que pendant deux ou trois décennies, d’où l’état de conservation extraordinaire des fragments, sans équivalent dans la peinture du Haut Moyen Âge romain. Leur caractère extraordinaire vient aussi du fait que les peintures ont été traitées comme des reliques. » Le squelette retrouvé dans le sarcophage a été transféré à l’Institut d’anthropologie de l’Université de Pise ; il s’agissait probablement d’un saint vénéré, à qui il manquait une mandibule et quelques côtes prélevées comme reliques.
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Une fresque-puzzle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°103 du 14 avril 2000, avec le titre suivant : Une fresque-puzzle