Une amnistie pourrait légèrement raccourcir le calvaire des Pussy Riot

Les deux membres emprisonnées de Pussy Riot pourraient être bientôt amnistiées dans le cadre d’une vaste amnistie en l’honneur des vingt ans de la constitution russe. 25 000 prisonniers russes sont concernés, dont Nadejda Tolokonnikova et Maria Aliokhina. Les profils des deux jeunes femmes correspondent aux critères d’amnistie. Toutes deux sont mères d’enfants en bas âge, n’ont pas commis d’agressions physiques et ne sont pas des récidivistes.

Les quatre partis du parlement russe ont promis de voter en faveur de l’amnistie présidentielle le 21 décembre prochain, ouvrant la voie à la libération des deux artistes emprisonnées pour une performance anti-Poutine. La communauté artistique russe s’est largement mobilisée pour la libération des membres de Pussy Riot, mais l’aile conservatrice du pouvoir a incité la justice russe à sévir. Un tribunal moscovite a condamné en août 2012 les auteurs de la « prière punk » à deux ans de prison ferme pour une incitation à la haine religieuse et vandalisme.

Aucun nom n’est cité dans le texte d’amnistie, et les défenseurs des droits de l’homme russes restent prudents sur les chances de libération pour ceux qu’ils appellent des « prisonniers politiques » du régime actuel. Leur avocate Irina Khrounova a déclaré à l’agence ITAR-Tass que leur sort ne sera clair qu’après le vote de la loi d’amnistie par le parlement. Emprisonnées depuis mars 2012, dans des « colonies de travail » aux conditions très dures, Nadejda Tolokonnikova et Maria Aliokhina ont déjà purgé la plus grande partie de leur peine.