Sérieusement en panne, le projet à Paris d’une « Maison de la Culture du Japon » pourrait redémarrer. Objectif, ouverture en 1996.
PARIS - Le Japon, où le financement des activités culturelles est massivement assuré par le secteur privé, ne dispose pas à Paris d’un véritable Institut culturel. En 1982, le président François Mitterrand et le Premier ministre japonais de l’époque, Zenko Suzuki, lançaient le projet d’une "Maison de la Culture du Japon", dont la construction serait financée par des subventions gouvernementales mais surtout par des capitaux nippons. Trois ans plus tard, le gouvernement français offrait de mettre à disposition un terrain à proximité de la Tour Eiffel, en face du pont de Bir-Hakeim.
En 1989, les architectes Yamanaka et Amstrong remportaient le concours international d’architecture, auquel avaient participé quatre-cent cinquante-trois équipes. L’ouverture du bâtiment – 7 730 m2 de surface utile – était annoncée pour 1993. M. Hisanori Isomura, directeur de la chaîne de télévision NHK, francophile, prenait la tête de l’Association pour la construction de la Maison de la Culture du Japon, et lançait en septembre 1990 une campagne de souscription pour recueillir des fonds. Le coût de construction était évalué à 150 millions de francs, dont 60 millions seulement devaient être apportés par le gouvernement de Tokyo.
Depuis, le dossier s’est embourbé dans des complications diplomatiques et des difficultés économiques. Les négociations sur le terrain parisien ont buté sur le peu d’empressement du gouvernement japonais à offrir un nouveau terrain à Tokyo pour le lycée français. Mais, indique-t-on à la Maison de la Culture du Japon, les discussions devraient prochainement aboutir. Le brutal arrêt de la croissance économique au Japon a transformé en parcours du combattant la campagne de M. Isomura, qui entre temps a été candidat malheureux à la mairie de Tokyo. Mais là également, les difficultés s’aplaniraient et les fonds prévus devraient être finalement réunis. La construction – sans l’architecte Yamanaka, qui a abandonné le projet – pourrait débuter cette année, avec comme objectif une ouverture du bâtiment en 1996, assure-t-on.
Reste en revanche un grand point d’interrogation : le contenu de la Maison. Ses responsables n’ont toujours pas rendu publique une programmation artistique, ou au moins de grandes orientations. Le futur établissement sera-t-il une coquille vide, comme beaucoup de musées japonais, flambant neufs mais pourvus de chiches collections ?
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Un rayon de soleil pour la « Maison de la Culture du Japon »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°2 du 1 avril 1994, avec le titre suivant : Un rayon de soleil pour la « Maison de la Culture du Japon »