Les questions du pavillon de l’ex-Yougoslavie et de l’absence d’artistes bosniaques dans cette biennale ont suscité des doutes sur l’attitude \"diplomatique\" des organisateurs.
VENISE - La rapide conférence de presse donnée par le directeur des arts visuels, Jean Clair, a été dominée par des interrogations sur l’attribution du pavillon de l’ex-Yougoslavie aux autorités de Belgrade. L’avocat de la Biennale a simplement expliqué que les institutions internationales avaient reconnu à la République fédérale de Yougoslavie la propriété des représentations diplomatiques à l’étranger de l’ancienne entité nationale. Le pavillon des Giardini ne pouvait donc accueillir qu’un artiste désigné par les Serbes, Milos Sobaïc, quelles qu’aient été par ailleurs les intentions des organisateurs.
Jean Clair ne disait-il pas au JdA dans l’édition du mois de juin, justifiant la probable fermeture pure et simple du pavillon, qu’il n’y avait pas de raison "d’accorder à la Serbie ce que nous ne pouvons pas donner à la Slovénie ou à la Bosnie" ?
Si l’on en croit l’association "Faire face", qui avait proposé un projet, accepté puis repoussé, réunissant des artistes de toutes les régions yougoslaves, les organisateurs n’ont souhaité prendre aucun parti autre que juridique. Si la Slovénie et la Croatie ont pu présenter à l’extérieur des Giardini des expositions, les artistes bosniaques n’ont trouvé aucun lieu d’accueil, sauf dans l’exposition fantôme intitulée "Faire face", qui s’est tenue pour un soir au palais Bragadin.
Art et politique font rarement, pour ne pas dire jamais, bon ménage. Si une institution comme la Biennale a ses raisons que la culture ne connaît pas de refuser accès à un pays en guerre, on peut regretter qu’aucune solution alternative durable n’ait pu être imaginée. Comme le faisait remarquer un journaliste italien, Rome a souvent officiellement accueilli des représentants bosniaques, dont, récemment, le maire de Sarajevo.
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Un pavillon serbe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Un pavillon serbe