Alors que l’auditorium de Renzo Piano peine à voir le jour, un nouveau grand projet a été lancé dans la capitale italienne. Le quartier mussolinien de l’Eur au sud de la ville, accueillera un palais des congrès couvert d’un voile en Goretex conçu par Massimiliano Fuksas.
ROME (de nos correspondants) - Le nouveau centre des congrès d’Italie, verra le jour dans le quartier de l’Eur que l’administration du Capitole tente de relancer. Sélectionné à l’issu d’un concours présidé par l’architecte anglais Norman Foster, le projet de Massimiliano Fuksas sera le plus important dans son genre à être construit dans le pays. Proche du palais des congrès à l’architecture pure et métaphysique d’Adalberto Libera (1938-1954), le nouveau bâtiment pourra accueillir jusqu’à 10 000 personnes pour des manifestations et des expositions internationales dans un auditorium, une salle de réunion, trois autres salles, de vastes espaces abritant foyers, cafés, restaurant et bureaux et trois niveaux de parkings souterrains. Fuksas, architecte romain qui se partage entre Rome et la France et préside la section Architecture de la Biennale de Venise 1998-2001, a expliqué son projet : “Je pars toujours de la ville et ce concours portait sur un secteur de l’Eur très intéressant, celui qui se trouve entre une zone fragmentée, une zone non achevée née dans les années soixante et celle de l’Eur historique. Je ne pouvais pas ne pas tenir compte de l’extraordinaire projet d’Adalberto Libera. Concilier les deux choses, ma vision et l’implantation rationnelle urbanistique, a vraiment représenté un défi. Et voici cette boîte opaline, comme diraient les dames, faite d’une texture en verre et en pierre qui exalte les ombres. Une boîte large de 75 mètres, haute de 32 et longue de 198.” Cette forme translucide d’un coût de 320 milliards de lires (plus d’un milliard de francs) sera installée sur un terrain de 15 000 mètres carrés le long d’un axe longitudinal : “On dirait un nuage : une structure en acier couverte d’un matériel semblable à un bas, le Goretex, qui adhère parfaitement à la structure et ne repose que sur deux points au sol et trois sur la structure, donnant ainsi l’impression de flotter dans les airs. Cet édifice est complètement transparent. De nuit, il diffuse de la lumière de l’intérieur, et de jour, il capte la lumière à l’extérieur.” Afin d’intégrer le bâtiment au reste du tissu urbain, deux places seront greffées de chaque côté à l’extérieur. L’une d’elles est conçue comme un espace modulable avec des structures mobiles permettant de guider les congressistes vers le bâtiment. En contrepoint de ce “nuage” bridé au sol, un hôtel, conçu comme une “lame” parallèle à l’avenue Europa et relié directement aux tours du ministère des Finances, offrira également des espaces et des bureaux indépendants. Enfin, une grande place multifonctionnelle avec des espaces commerciaux servira de bassin de liaison entre le palais des congrès, l’hôtel, le reste du quartier et la ville.
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Un nuage et une lame pour l’Eur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°109 du 25 août 2000, avec le titre suivant : Un nuage et une lame pour l’Eur