Principauté de Monaco

Un musée en quête d’espace

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 13 avril 2010 - 548 mots

Le Nouveau Musée national de Monaco éclate ses activités sur trois sites,
en attendant une extension de la villa Sauber.

MONACO -  Depuis le départ forcé de Jean-Michel Bouhours de la direction du Nouveau Musée national de Monaco (1), les contours de l’institution sont restés flous tout autant que sa localisation (le projet d’un espace offshore a été abandonné). Pour clarifier les choses, son successeur arrivé en avril 2009, Marie-Claude Beaud, a lancé le concept « Training for a museum » autour de trois thèmes : le spectacle et les arts de la scène, dévolus à l’espace de la villa Sauber ; le territoire et le paysage, déployé à la villa Paloma, laquelle rouvre en septembre ; et, enfin, l’art et la science via une collaboration avec le Musée océanographique de Monaco.

Dès le 13 mai, l’une des dernières acquisitions du musée, une Ferrari 308 GTS de Bertrand Lavier, sera exposée sur l’avenue Princesse-Grace. À travers l’opération « Looking up… » à la villa Sauber (2), l’idée est d’inviter les artistes à poser leur regard sur les collections du musée, pauvres et hétérogènes sur le plan de l’art contemporain, mais bien dotées en matière de maquettes de spectacle. Premier créateur invité, Yinka Shonibare offrira son point de vue à partir du 8 juin.

À la villa Paloma (3), le photographe Thomas Demand orchestrera, à partir du 18 septembre, une exposition autour du travail de Luigi Ghirri, en confrontant l’œuvre de ce dernier avec celui de Magritte, Tacita Dean ou Rodney Graham. Quant au partenariat avec le Musée océanographique, ébauché avec l’exposition « Cornucopia » de Damien Hirst (jusqu’au 30 septembre), il se poursuivra, à partir du 18 novembre, avec une sculpture de Huang Yong Ping installée dans le cadre de l’événement « Que vivent la Méditerranée et la biodiversité ! ». Suivra, en 2011, une exposition de Mark Dion et David Casini autour de l’œuvre d’Ernst Haeckel.

Faute de lieu propre, l’activité du musée se trouve donc éclatée entre différents sites et repose sur une greffe avec les structures existantes. « Le problème, c’est où construire un espace de 10 000 m2. Il n’existe à Monaco que deux grands espaces, le Musée anthropologique et le Musée océanographique, rappelle Marie-Claude Beaud. Le pays est petit, il faut être solidaire et collaborer avec les institutions en place. ».

Un lieu d’archivage à créer
Certes, mais en dehors des événements ponctuels ou commandes qui peuvent se contenter d’espaces réduits, un lieu d’archivage et d’exposition des collections reste nécessaire. Le prince Albert de Monaco a annoncé, en décembre, la possibilité d’une extension de la villa Sauber, grâce au creusement de trois terrasses permettant de dégager quelque 3 000 m2 dévolus au Nouveau Musée. Pour certains observateurs locaux, le retour à Monaco de la princesse Caroline présagerait aussi de jours meilleurs pour l’art et la culture. Sa fille, Charlotte Casiraghi, a déjà lancé un programme de résidence d’artistes sur trois mois, baptisé Onaime, dans l’un des ateliers du quai Antoine-I, qui accueillera la plasticienne Susan Collis dès le mois de juin.

(1) Nouveau Musée national de Monaco, 8, rue Honoré-Labande, Monaco, tél. 377 98 98 19 62

(2) Villa Sauber, 17, avenue Princesse-Grace, Monaco, tél. 377 98 98 91 26

(3) Villa Paloma, 56, boulevard du Jardin-Exotique, Monaco, tél. 377 93 15 19 62

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°323 du 16 avril 2010, avec le titre suivant : Un musée en quête d’espace

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