Grâce aux 35 millions de deutschemarks provenant des fonds de la Ville de Duisburg et de l’État de Rhénanie du Nord-Westphalie, le Küppersmühle, vieux grenier à grains du port, a été transformé en Musée Grothe.
DUISBURG. Après avoir frappé à plusieurs portes, Hans Grothe voit son vieux rêve devenir réalité avec l’ouverture de son propre musée. Chargés de sa construction, les architectes bâlois Herzog & de Meuron se sont révélés de véritables maîtres du Minimalisme. Comme par magie, les six étages d’un ancien moulin de Duisburg, la ville natale du collectionneur, se sont transformés en une succession monacale de vingt-deux cellules, réparties sur trois étages. Les murs blancs, les sols gris en basalte, la lumière des fins néons installés au plafond et la lumière du jour filtrant à travers les fenêtres donnent à cet espace des allures de loft, comme s’il avait été créé pour les œuvres de Georg Baselitz, Markus Lüpertz, A.R. Penck, Sigmar Polke, Gerhard Richter, Katharina Sieverding ou Jörg Immendorff. Autant d’artistes qui figurent dans la collection de sept cents pièces réunies par Grothe. Ce fils de mineur, né en 1930, est resté fidèle à sa devise : “Le foot, le ‘scarto’ [jeu de cartes se jouant à trois] et l’art : tout le reste n’est que business”. Devenu millionnaire grâce à l’immobilier, Hans Grothe s’est adonné à sa passion pour l’art allemand des quarante dernières années. Cette collection est gérée et conservée par le Kunstmuseum de Bonn depuis 1972. Son directeur, Dieter Ronte, l’aurait d’ailleurs volontiers gardée : “Le Kunstmuseum reste “la patrie d’origine” de la collection Hans Grothe”, a-t-il déclaré lors de l’inauguration du Küppersmühle. Toutefois, le contrat du collectionneur avec la Ville de Duisburg prévoit qu’il cède au musée gratuitement, et en l’espace de trente ans, 130 œuvres. Grothe est responsable de la programmation et, en sa qualité de directeur du musée, il supporte tous les frais de gestion. L’organisation en est cependant confiée à la Fondation pour l’art et la culture de Bonn, où il siège au conseil d’administration.
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Un grenier à tableaux
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°88 du 10 septembre 1999, avec le titre suivant : Un grenier à tableaux