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Un goût d’inachevé

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 15 janvier 2013 - 372 mots

Le week-end d’ouverture de l’année « Capitale » a laissé sur leur faim des Marseillais très mobilisés.

MARSEILLE - La fête de lancement de « Marseille Provence 2013 » n’a pas tenu toutes ses promesses. Samedi, côté discours officiels, l’ambiance était un peu plombée par les événements au Mali et l’échec de l’opération de sauvetage de l’otage français de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) en Somalie. Le président, François Hollande, qui devait en profiter pour présenter ses vœux au monde de la culture, s’était fait remplacer au dernier moment par un Jean-Marc Ayrault manifestement préoccupé. L’enthousiasme du sénateur maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, et du président de la Commission européenne, José Manuel Barosso, a cependant réussi à arracher quelques applaudissements aux deux mille invités qui se tenaient debout au premier étage d’un MuCEM (Musée des civilisation de l’Europe et de la Méditerranée) entrouvert pour l’occasion.

À l’extérieur, la foule des Marseillais convergeait vers le Vieux-Port libéré des voitures et attendait, dans une ambiance familiale et bon enfant, la « grande clameur » qui devait marquer le début des festivités. En l’absence de signal précis, tout le monde s’est mis à crier de manière désordonnée vers 19 heures. Pas suffisamment cependant pour provoquer la « grande disjonction » annoncée de l’éclairage public. Quelques lampadaires se sont éteints pour permettre aux feux d’artifice, un peu pauvrets, de briller dans le ciel.

La soirée s’est prolongée avec plusieurs spectacles de rue, dispersés dans le centre-ville. Si chaque « spot », des plus kitch – un concert de clones de Mireille Mathieu – aux plus spectaculaires (un spectacle d’anges volant au-dessus d’une place d’Estienne-d’Orves embouteillée) ne manquait pas de sel, ils étaient manifestement peu adaptés à la configuration des lieux et manquaient de liant.

Autre frustration, la plupart des nouveaux sites et expositions ne seront ouverts qu’au printemps. Les Marseillais ont dû se contenter d’une exposition d’art contemporain à la Friche la Belle-de-Mai, restaurée et agrandie (dans les temps !), d’une présentation des rares vestiges d’un temple grec à la Vieille-Charité et de l’ouverture du « J1 », un immense hangar maritime qui abrite notamment une exposition sur l’histoire de la Méditerranée. Dimanche il pleuvait sur la cité phocéenne engourdie par le froid.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°383 du 18 janvier 2013, avec le titre suivant : Un goût d’inachevé

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