LONDRES / ROYAUME-UNI
Un groupe de militants a lancé un appel pour recueillir dons d'argent et d'objets pour un musée du Brexit, après que le projet controversé a obtenu le statut d'association d'utilité publique, a indiqué lundi un porte-parole à l'AFP.
Le projet avait vu le jour peu après le référendum de 2016, avant que ses promoteurs n'appellent les Britanniques à donner des objets ayant un lien avec la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne dans différents points de collecte à travers le pays. Il a à présent obtenu un statut qui permettra à ses bienfaiteurs de déduire les dons de leurs impôts, selon Gawain Towler, porte-parole du projet.
Ouvrir un musée n'est plus « un rêve inaccessible » grâce à la promesse de « don raisonnable » d'un soutien anonyme, qui signifie que les organisateurs vont pouvoir se lancer dans la recherche de locaux à acheter, a ajouté M. Towler qui dans le passé a été porte-parole de l'UKIP, parti europhobe qui a été dirigé par Nigel Farage (extrême droite).
L'annonce a entraîné des réactions de colère sur les réseaux sociaux, à coups d'images de l'impact négatif du Brexit, files d'attentes de camions pour traverser la Manche et rayonnages vides dans les supermarchés. « C'est comme ouvrir un musée du Blitz en 1941 », a tweeté l'écrivaine et comédienne Katy Brand, en référence aux bombardements du Royaume-Uni par l'Allemagne nazie au début de la Seconde Guerre mondiale.
Selon un sondage en ligne fait par le quotidien Daily Telegraph (droite), 70 % de ceux qui ont répondu ne visiteraient pas un tel musée.
Les promoteurs du projet espèrent implanter le musée dans la région ouvrière des Midlands, qui a largement voté pour le Brexit, selon M. Towler. Ils prévoient une mise en route « très modeste », a-t-il ajouté, espérant lever environ 700 000 livres sterling (820 000 euros) et embaucher un conservateur professionnel. L'ouverture n'est pas attendue cette année.
Soutenant l'idée, Nigel Farage n'a aucun rôle, a poursuivi le porte-parole, expliquant qu'il lui demanderait néanmoins « probablement un de ses costumes rayés ».
Le musée cherche des prospectus pour des réunions de pubs, « des choses qui sont généralement dans des cartons chez les gens », mais recueillera aussi « certainement » des objets d'opposants au Brexit.
Toutefois, a-t-il défendu, le musée ne sera pas tenu d'être équilibré puisque la campagne pour l'intégration européenne est déjà largement documentée ailleurs. Il espère pourvoir offrir des ressources pour des chercheurs, a ajouté M. Towler, admettant que la « colère est toujours viscérale » autour du Brexit.
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Un controversé projet de musée du Brexit lance un appel aux dons
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