On le croirait venu du froid, tout droit sorti de l’imagination d’un designer scandinave, avec ses formes transparentes et ses lignes tendues. C’est pourtant du chaud pays de la samba que nous vient le siège Cone, signé Fernando et Humberto Campana.
Les progrès des matières plastiques, tant dans leur souplesse d’utilisation que dans leur résistance, et la précision des découpes offrent de nouvelles libertés aux designers. Désormais, la plupart des modélisations sur ordinateur peuvent librement prendre corps en trois dimensions. Ainsi, pour leur chaise Cone, les frères Campana sont simplement partis d’une feuille de polycarbonate découpée au laser. Ensuite, et comme son nom l’indique, ils l’ont juste pliée pour lui donner la forme d’un cône. L’objet tire toute sa beauté de ce geste simple et pur, accentuée par la transparence du plastique qui le rend plus léger encore, posé sur ses trois pieds de métal. Cette pièce confirme une certaine théorie qui estime que l’école d’Ulm a trouvé ses successeurs les plus directs dans le design brésilien.
Rien ne prédestinait Humberto Campana à devenir designer, puisqu’il est tout simplement... avocat. Le juriste s’est pourtant associé à son architecte de frère, Fernando, pour se lancer en 1983, à São Paulo, dans le design. Tous deux ont produit des pièces réalisées à partir de rebuts industriels et d’autres matières pauvres, une volonté de se situer loin de tout fonctionnalisme, aux antipodes de l’objet ergonomique. Les Campana ont ainsi décliné “Les inconfortables”, tout un programme à l’heure du cocooning. Leurs recherches s’orientent ensuite vers d’autres voies, avec la volonté toujours réaffirmée de développer une démarche originale qui s’affranchirait d’un modèle européen pour construire un véritable design brésilien. Les créations de Fernando et Humberto Campana ont fait partie de l’International Design Year Book de Philippe Starck en 1997 et ont été exposées en 1998 au MoMA de New York, dans “Projet 66”, avec celles de Ingo Maurer.
Le siège Cone est actuellement présenté dans le cadre de l’exposition “Assis & maintenant, beauté plastique”, qui réunit une cinquantaine de chaises chez Forum Diffusion, à Paris.
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Un cône nu à connaître
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°95 du 17 décembre 1999, avec le titre suivant : Un cône nu à connaître