BELZ
Un alignement néolithique protégé par des sols anciens vient d’être mis au jour par une équipe de l’Inrap dans le Morbihan.
BELZ - Une nouvelle fois, c’est une découverte majeure que vient d’effectuer une équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) à Belz (Morbihan), à quatorze kilomètres de Carnac, sur un site de 3 000 mètres carrés destiné à la construction d’un lotissement. Conformément à la loi, l’ouverture du chantier a été précédée de la réalisation d’un diagnostic préalable, prescrit par la direction des Affaires culturelles (DRAC) de Bretagne et entrepris en février 2005. Ce dernier a permis d’exhumer une soixantaine de menhirs couchés, datés du début du Néolithique – soit vers 5 000 avant J.-C. –, dont certains mesurent plus de deux mètres de long.
L’intérêt de cette découverte réside dans l’état de conservation de ces mégalithes, qui étaient protégés par une couche de sédiments dans laquelle ont été retrouvés divers silex et tessons de céramique, offrant une possibilité de datation fine de ces couches archéologiques. La mise à jour de ce sol néolithique intact est en effet une première dans la région armoricaine. Si certains menhirs avaient été brisés en moellons au cours du Moyen Âge – pour être réutilisés dans la construction de maisons ou de murs délimitant des parcelles –, la plupart d’entre eux ont été retrouvés non brisés, à proximité de leurs fosses de calage, c’est-à-dire des pierres placées à leur base et permettant de les maintenir dressés. Contrairement au célèbre site de Carnac, les menhirs n’avaient donc pas été repositionnés de manière arbitraire, et leur étude permettra de faire avancer la connaissance sur le mode d’érection de ces blocs, qui peuvent atteindre un poids de 20 tonnes.
Ces alignements auraient été volontairement abattus au Néolithique récent (IIIe millénaire avant J.-C.), pour une raison encore inconnue. Un phénomène identique avait déjà été constaté à Locmariaquer, où les menhirs du Ve millénaire ont été débités pour réaliser les dolmens de Gavrinis, dans le courant du IVe millénaire. Cette découverte va permettre d’affiner les théories sur l’origine de ces alignements dont plus de 217 ont été retrouvés sur la seule commune de Carnac. Le ministère de la Culture et de la Communication a d’ores et déjà fait connaître son intention de classer le site au titre des monuments historiques en vertu de son intérêt scientifique et patrimonial exceptionnel.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Un Carnac « bis » découvert
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°241 du 7 juillet 2006, avec le titre suivant : Un Carnac « bis » découvert