Archéologie

Auvergne : mise au jour exceptionnelle d'une trentaine de monolithes

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 27 août 2019 - 413 mots

LYON

Un alignement d'une trentaine de monolithes multi-millénaires, le premier de ce type dans le centre de la France, vient d'être mis au jour dans le Puy-de-Dôme, a annoncé lundi l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). « C'est la première fois que de tels alignements, cairn et statue-menhir, sont mis au jour en Auvergne, et plus largement dans le centre de la France », a-t-il souligné dans un communiqué.

La découverte a été réalisée à Veyre-Monton, entre Clermont-Ferrand et Issoire, dans le cadre des travaux d'élargissement de l'autoroute A75. Elle a révélé des monolithes en basalte « de 1 mètre à 1,60 mètre » dont l'alignement s'étire « sur 150 mètres dans l'emprise de la fouille et vraisemblablement au-delà », poursuit-on de même source. 

Ces monolithes sont bordés d'un autre alignement de gros blocs de pierre, dans la continuité duquel cinq pierres composent un ensemble en fer à cheval. Enfin, six autres blocs « régulièrement espacés » forment un cercle de 15 m de diamètre. « À l'image de certains monuments, dont Belz dans le Morbihan, les menhirs de Veyre-Monton ont été abattus afin de les faire disparaître du paysage. Poussés dans de grandes fosses, parfois mutilés ou recouverts de terre, ces monolithes ont fait l'objet de gestes iconoclastes, sorte de condamnation peut-être liée à quelque changement de communauté ou de croyances », explique encore l'Inrap. 

Cet ensemble, qui suit un « axe nord-sud » et « évoque les grands monuments mégalithiques armoricains » comme celui de Carnac (Morbihan), présente également une « étonnante perspective » : les plus grands menhirs sont principalement en haut de pente au nord, les plus petits, moins espacés, au sud. 

Plus surprenant encore, la présence au sein de l'alignement principal d'un menhir « sculpté » et « grossièrement anthropomorphe ». Cette « statue », le « seul exemplaire connu en Auvergne » présente « une éminence arrondie, posée sur des épaules sommairement dégrossies, ainsi que deux petits seins ».

Une sépulture accueillant « les restes d'un homme de grande taille » a été également mise au jour, recouverte d'un cairn « quadrangulaire » de 14 mètres de long et 6,50 mètres de large. Ce dernier, à l'instar de l'alignement des monolithes, a été « délibérément effacé du paysage », selon l'Inrap.

« Peu d'indices de datation » ont été laissés sur place par les communautés qui se sont succédées pour établir une « chronologie précise », indique encore l'Inrap, qui compte y parvenir avec une prochaine série d'analyses, notamment celle du squelette. Pour l'heure, l'Inrap estime que l'occupation principale du site couvrirait une période allant du Néolithique à l'âge du Bronze.

 

Cet article a été écrit par l'AFP le 26 août 2019.

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