États-Unis - Justice - Vandalisme

Un activiste américain jugé pour complot après une action muséale

Par Cordelia Hales · lejournaldesarts.fr

Le 10 avril 2025 - 516 mots

WASHINGTON / ÉTATS-UNIS

Un militant a été reconnu coupable après avoir ciblé une sculpture de Degas pour alerter sur l’urgence climatique.

Tim Martin et Joanna Smith devant la célèbre sculpture de Degas, La Petite Danseuse de quatorze ans, avec son socle et sa vitrine dégradés à la National Gallery of Art de Washington en avril 2023. © Declare Emergency
Tim Martin et Joanna Smith devant la célèbre sculpture de Degas, La Petite Danseuse de quatorze ans, avec son socle et sa vitrine dégradés à la National Gallery of Art de Washington le 27 avril 2023.
© Declare Emergency

Timothy Martin, un activiste pour le climat du groupe américain Declare Emergency, a été reconnu coupable mardi 8 avril 2025 de complot visant à commettre un crime contre les États-Unis. Il avait joué un rôle dans la dégradation d’une sculpture de Degas à la National Gallery of Art de Washington, a annoncé le ministère de la Justice.

« Ce verdict envoie un message fort aux milliers de personnes qui viennent à Washington chaque année pour manifester et se faire entendre » a déclaré le procureur du district de Columbia Edward R. Martin. « La liberté d’expression est un droit constitutionnel. Mais lorsque vous agissez, par exemple en détruisant des biens tels que des œuvres d’art inestimables, vous franchissez une ligne que personne dans cette ville ne tolérera ».

En avril 2023, Timothy Martin et sa coaccusée Johanna Smith, laquelle a plaidé coupable en décembre 2023, avaient étalé de la peinture pour enfant sur la protection en verre et le socle de la célèbre sculpture La Petite Danseuse de quatorze ans (1881) d’Edgar Degas.

Selon le ministère de la Justice, Timothy Martin aurait causé un préjudice de plus de 4 000 dollars (environ 3 700 euros). Timothy Martin a toutefois insisté sur le fait qu’il avait enduit la peinture sur la vitrine de protection et non sur l’œuvre : « La vie sur terre est en extinction et ils veulent en faire une histoire de peinture sur une vitrine » a-t-il déclaré au média USA Today. « Cela semble fou, à moins que vous ne sachiez pas à quel point les choses sont graves… Quand la maison brûle, il faut entrer et réveiller les gens pour leur dire : "Sortez, sauvez-vous" ».

La peine de Timothy Martin sera connue le 22 août 2025. Sa coaccusée Johanna Smith a été condamnée à 60 jours de prison et contrainte à verser une amende de 3 000 dollars (environ 2 800 euros) ainsi que 4 062 dollars (environ 3 700 euros) d’indemnité.

Il s’agit du dernier procès en date contre le groupe Declare Emergency, qui a exprimé sa solidarité avec Timothy Martin : « Cette action était une protestation non violente visant à attirer l’attention sur l’urgence climatique croissante et à exhorter le gouvernement américain à prendre des mesures immédiates et concrètes pour y remédier ». Depuis son investiture, Donald Trump tente de relancer l’industrie du charbon et encourage l’exploitation forestière dans les forêts nationales.

Parallèlement, le groupe militant pour le climat du Royaume-Uni Just Stop Oil a récemment annoncé qu’il cesserait ses actions choc d’ici fin avril 2025. Les activistes de ce groupe s’étaient notamment fait connaître pour avoir jeté de la soupe sur des tableaux de Van Gogh à la National Gallery de Londres en 2022, en demandant aux visiteurs : « L’art est-il plus précieux que la vie ? Que la nourriture ? » Phoebe Plummer, 23 ans, a été condamnée pour cela à 2 ans de prison et Anna Holland, 22 ans, à 20 mois de prison. L’organisation ne se désengage pas pour autant et a précisé que sa résistance se poursuivra dans les tribunaux, où des procédures sont en cours contre ses militants.
 

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