L’avenir incertain du Musée des tissus, du Musée africain et du Musée des hospices civils.
LYON - « C’est la réunion de la dernière chance » : Emmanuel Imberton, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Rhône-Alpes, ne mâche pas ces mots en attendant une réunion préfectorale prévue en janvier. Celui dont la structure a en charge le Musée des tissus et des arts décoratifs depuis 1856 n’aura pas d’autre choix, « si personne ne fait d’efforts », que de fermer le musée. Depuis deux ans, la CCI alerte les pouvoirs publics sur sa situation qui rend impossible de conserver les musées dans les années à venir.
Les collections sont d’importance et encyclopédiques. Une pétition lancée fin novembre atteste du rayonnement international de l’institution, avec 50 000 signataires issus de 122 pays. « On ne peut pas agir entre Lyonnais », souligne Emmanuel Imberton. La CCI propose de mettre à disposition les deux hôtels particuliers du XVIIe siècle qui abritent les collections riches de 2,5 millions d’œuvres, « 10 millions d’euros de foncier » selon son président. Pour Maximilien Durand directeur des musées, la solution idéale serait de construire une gouvernance avec le Musée du Louvre, qui ne dispose pas de département des textiles. « Il est indispensable que le musée reste à Lyon et il faut maintenir l’expertise en place », plaide le directeur.
Musée africain
Autre musée dans la tourmente : le Musée africain de Lyon, riche de 8 000 objets, dont 2 200 exposés. Propriété de la Société des missions africaines (SMA), ouvert en 1863, le musée a lancé début novembre une campagne participative pour contribuer à son financement à hauteur de 20 000 euros. Problème : les attentats de Paris ont perturbé la communication autour de la collecte. « On reçoit quelques dons en direct », explique le musée, mais le montant visé n’est toujours pas atteint. Le musée n’étant pas classé musée de France, aucune protection ne pourrait jouer contre la dispersion éventuelle de la collection.
Musée des hospices civils
Enfin, depuis 2010, une collection demeure sans musée. Le Musée des hospices civils de Lyon (HCL) est fermé depuis le début des travaux de l’Hôtel-Dieu. 15 000 objets sont conservés « dans des réserves dédiées et répondant aux normes de climat et de sécurité » et le recollement décennal à été réalisé dans les temps, « notamment en rendant possible d’envisager une valorisation, même, si besoin, en l’absence de lieu d’exposition, et à des coûts moindres », selon Sergueï Piotrovitch d’Orlik, à la Mission Culture et Patrimoine Historique des HCL. Partenariat avec Wikimédia, versement sur la Base Joconde et prêts d’œuvres font vivre la collection, alors que les projets de réouverture n’ont toujours pas abouti.
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Trois musées en péril
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°448 du 8 janvier 2016, avec le titre suivant : Trois musées en péril