Le ministère italien des Biens culturels vient d’avoir recours à d’étranges épreuves pour recruter ses historiens de l’art. Les candidats ont eu la surprise de découvrir des questions à choix multiples manquant résolument d’intérêt et de rigueur.
MILAN. Le 10 décembre, deux cents candidats se sont présentés au Palais des Sports de Mestre afin de subir une “épreuve d’aptitude” pour le recrutement de neuf historiens de l’art, futurs cadres du ministère des Biens culturels. Le lendemain, ils étaient près de six cents à se présenter à Milan pour treize postes de “collaborateurs en histoire de l’art”. Enfin, cent autres candidats se sont rendus à Gênes, le 14 décembre, pour sept postes à pourvoir dans les régions de Lombardie et Ligurie. Pour accélérer les corrections, le ministère italien a abandonné les épreuves sur table habituelles et préféré opter pour un système de “questions à choix multiples” : quatre-vingts questions, soixante minutes. Dans le même souci d’efficacité et de rapidité, il a choisi de confier à une société privée la rédaction du test, réalisée d’après les orientations définies par des fonctionnaires de la direction régionale et des professeurs d’université. Le résultat s’est révélé un mélange de questions hyper-spécialisées ou saugrenues, telles celles-ci : “La P2 est-elle (a) une marque de cigarettes, (b) le sommet d’une montagne, (c) une loge maçonnique, (d) un panneau indiquant un parc de stationnement ?” ou “Le participe passé du verbe transigere (transiger) est-il (a) transalto, (b) transigito, (c) n’existe pas, (d) transitorio ?” Dans les trois villes, les conditions du concours ont suscité stupeur, indignation et colère. Les candidats demandent aujourd’hui son annulation et sa redéfinition sur de nouvelles bases.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°74 du 8 janvier 1999, avec le titre suivant : Trivial Pursuit