C’est l’exposition que l’on n’attendait pas sur Art Paris. Alors que la foire avait livré un accrochage falot de calligraphies lors du lancement de sa bouture à Abou Dhabi en novembre, elle a donné carte blanche à l’ancien directeur du musée de l’Institut du monde arabe, Brahim Alaoui, pour un événement pointu sur l’art contemporain des pays arabes. De quoi déringardiser son image ! Car Brahim Alaoui a eu l’intelligence de ne pas servir la même soupe que les catalogues de ventes publiques de New York ou Dubaï, lesquels offrent, du Moyen-Orient, une image exotico-folklorico-décorative. Or, cette région ne se réduit pas aux croûtes et autres barbouilles générant des millions de dollars. La vingtaine d’artistes réunis sous le titre « Traversées » traduit les mouvements de fond qui animent les sociétés musulmanes, de l’intégrisme dévastateur au manque de liberté d’expression. « Il s’agit de montrer la contribution de ces artistes aux grands débats esthétiques mondiaux, leur approche lucide et critique des sociétés dans lesquelles ils vivent », explique Brahim Alaoui. L’occasion de découvrir la pensée fine et caustique de l’Irakien Adel Abidin, ordonnateur l’an dernier du pavillon finlandais à la Biennale de Venise, les jeux de pouvoir mis en scène par les Marocains Mohamed El Baz et Fouad Bellamine, mais aussi des figures plus connues comme Ghada Amer, Djamel Tatah ou Kader Attia. Seul regret peut-être : que l’exposition n’ait pas opté pour une focale plus englobante, en associant Israël et l’Iran.
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« Traversées » prometteuses
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°278 du 28 mars 2008, avec le titre suivant : « Traversées » prometteuses