Il y a du Frenhofer en lui. Thomas Huber, né à Zurich en 1955, prête à la peinture le même pouvoir démiurgique que le héros du Chef-d’œuvre inconnu de Balzac.
Dans son exposition à Nantes intitulée « L’imagination au pouvoir », l’artiste, invité par le Frac Pays de la Loire, met en scène « Huberville », une cité tout droit sortie de son imagination, composée de treize maquettes 1/10 et de cent quarante figurines en céramique. Les installations architecturales et les panneaux de chantier en construction, sujets récurrents de ses tableaux, forment une mise en abyme vertigineuse dans laquelle le spectateur est invité à entrer et se perdre. Si l’artiste est fasciné par la tradition picturale de la Renaissance et l’invention de la perspective, son goût pour la construction s’explique aussi par ses parents architectes. « Je me souviens dans leur bureau d’une aquarelle de Le Corbusier représentant une maison Dom-Ino. J’ai été très surpris, quand on est parti en vacances en Grèce et en Italie, de retrouver ces mêmes structures en construction. » Un souvenir-écran sans doute à l’origine des convictions du peintre pour qui « l’imaginaire, c’est déjà une réalisation ». Déterminé à captiver le spectateur, Thomas Huber se prête au jeu du conférencier devant ses œuvres afin de faire entrer son auditoire dans ses tableaux. « C’est pour cela qu’il y a des bancs dans mes peintures », s’amuse-t-il. À la fois conceptuelle et hyperréaliste, symbole de liberté créative mais aussi d’isolement, la peinture de Thomas Huber est aussi bien « une ouverture sur le monde qu’un endroit pour se retirer ».
1955 - Naissance à Zurich
1979 - Étudie au Royal College of Art à Londres
1988 - Exposition « Sept lieux », au Centre Pompidou
1992 - Nommé professeur à l’École des beaux-arts de Brunswick
2001 - Sur invitation du directeur Jean-Hubert Martin, propose un nouvel accrochage des collections permanentes du Musée Kunstpalast de Düsseldorf
2005 - Prix de la Fondation Heitland
2017 - Deux expositions en France : « L’imagination au pouvoir » (HAB Galerie à Nantes, jusqu’au 23 avril) et « À l’horizon » (Musée des beaux-arts de Rennes, jusqu’au 14 mai)
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Thomas Huber, peintre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°701 du 1 mai 2017, avec le titre suivant : Thomas Huber, peintre