Thierry de Lachaise : « J’aimerais trouver une pièce française aux armes du roi »

Quelle pièce d’orfèvrerie française XVIIIe aimeriez-vous découvrir ?
Sans hésitation, je rêve de dénicher un surtout de table comme celui qui était exposé à Paris au Musée Cernuschi jusqu’au 17 juin, à l’occasion de l’exposition « Pagodes et dragons ». Il s’agissait d’un surtout de table réalisé par Claude II Ballin dans les formes du rococo le plus exubérant, au décor complètement fantastique de gueules de dragons crachant du feu. Il fait partie d’une collection particulière anglaise et porte les armes de la famille Heathcote qui l’avait commandé à l’orfèvre. J’aimerais aussi trouver une pièce française aux armes du roi, ce qui est quasi impossible puisque, en principe, les pièces royales ont toutes été fondues. Mais sait-on jamais, quelque part dans un grenier… En attendant, j’aurais eu l’extrême satisfaction d’avoir découvert un ensemble exceptionnel de pur style rocaille qui était resté méconnu depuis sa fabrication, à savoir une terrine, une paire de flambeaux et une paire de boîtes à épices en argent, réalisés par l’orfèvre parisien Antoine-Sébastien Durant dans les années 1750 et portant les armes de la présidente de Bandeville. Ces pièces extraordinaires par la richesse de leur décor ont été la vedette de la vente inaugurale d’orfèvrerie organisée à Paris chez Sotheby’s le 18 décembre 2002. La paire de flambeaux figurant un amour est partie dans une collection américaine pour le prix record de 863 750 euros. La terrine et son couvercle orné d’une bécasse, d’un ortolan, de deux artichauts, de pois, d’une cive et d’un navet, accompagnés de son présentoir, sont partis à 643 750 euros. Enfin, la paire de boîtes à épices est montée jusqu’à 154 250 euros.