Le 25 octobre a eu lieu, sous l’égide de l’Unesco, l’inauguration de la première œuvre française de l’architecte japonais Tadao Ando. Baptisé pompeusement \"espace de méditation\", l’édifice visible au pied de l’aile Ségur du palais de l’Unesco ne restera pas dans les mémoires comme une grande réussite.
PARIS - S’il fallait donner une illustration des dérives du star system architectural, on ne trouverait pas mieux : Tadao Ando, architecte japonais connu pour ses œuvres dont l’ascèse faisaient flirter architecture et mystique, devenu le dernier gadget dont la jet set internationale s’est emparée, transformant la mystique originelle en parodie mystificatrice.
Un cylindre peu gracieux
Plus que le bâtiment, l’inauguration elle-même, où voisinaient des personnalités aussi célèbres que le commandant Cousteau et Karl Lageferld, semble avoir été le véritable enjeu de cet "événement", qui relevait plus du spectacle mondain que de l’architecture. Le bâtiment trahit malheureusement cette inversion.
Il consiste en un cylindre peu gracieux, planté raidement et sans imagination au centre d’un espace résiduel du palais de l’Unesco. Transplantée sans autre motif que celui d’être signée du maître japonais, la radicalité de l’architecture d’Ando – et particulièrement l’usage quasi exclusif du béton brut, qui trouvait une justification dans sa confrontation à la très belle nature japonaise – apparaît là littéralement "échouée", sans aucune raison pour la justifier. Aussi nous laisse-t-elle plus dubitatifs que méditatifs, et amers plus qu’émus.
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Tadao Ando tourne en rond
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°20 du 1 décembre 1995, avec le titre suivant : Tadao Ando tourne en rond