Ayant déjà essuyé la grogne des automobilistes en instaurant un péage à l’entrée de la ville, le nouveau maire de Londres, Ken Livingstone, a récemment exposé son projet culturel. Bien accueilli dans l’ensemble, le rapport n’offre pourtant pas de réponses concrètes à la réduction du budget de la Culture.
LONDRES - Ken Livingstone, le maire de Londres, prépare une “stratégie culturelle” pour la ville sur une période de dix ans. Son projet, présenté en février et encore au stade de l’ébauche, est un rapport de 170 pages centré autour de quatre objectifs : l’excellence, la créativité, l’accès et la valeur. La diversité étant le maître mot, les cyniques ne manqueront pas de qualifier le vocabulaire de Ken Livingstone de “politiquement correct”.
Le rapport offre une multitude de données sur la culture de la capitale. Ainsi, les secteurs culturels et créatifs de la ville génèrent un chiffre d’affaires de plus de 25 milliards de livres sterling par année (36,78 milliards d’euros) et emploient plus de 500 000 personnes. La ville possède notamment trois sites classés patrimoine mondial par l’Unesco (la Tour de Londres, le palais et l’abbaye de Westminster et l’église Sainte-Marguerite), cent cinquante monuments historiques – “deux fois plus de musées que Paris ou New York” –, davantage de cabinets d’art graphique (beaux-arts, mappemondes, documents historiques...) que dans le reste de l’Europe et organise deux cents événements artistiques chaque jour. Ces dernières années, environ 600 millions de livres (883 millions d’euros) ont été investis dans des équipements culturels pour la ville.
Le rapport s’attache également à signaler les domaines où une action est devenue nécessaire. Dans le secteur des musées autour de South Kensington – Victoria & Albert Museum, Natural History Museum et le Science Museum –, “l’environnement […] laisse sérieusement à désirer. Il y a un grand potentiel de développement en améliorant, entre autres, l’accès piéton.”
Le rapport pêche toutefois par son incapacité à donner des précisions sur les actions du maire. Son budget pour la culture étant extrêmement limité, son rôle principal sera réduit à celui d’un coordinateur qui prend soin de convaincre la myriade d’organisations responsables d’activités culturelles de travailler main dans la main. Certaines personnalités ont déjà publiquement encouragé l’initiative de Ken Livingstone. Le directeur de la Tate, Sir Nicholas Serota, était membre du Groupe de stratégie culturelle ; Sandy Nairne, directeur de la National Portrait Gallery, et Charles Saumarez Smith, directeur de la National Gallery, ont apporté leur soutien au rapport dès sa parution. Actuellement examiné par le Greater London Assembly (l’Assemblée du Grand Londres, chargée de superviser les actions du maire), et après les consultations populaires qui débutent en mai, le projet final sera annoncé d’ici quelques mois.
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Stratégie londonienne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°167 du 21 mars 2003, avec le titre suivant : Stratégie londonienne