Sophie Duez : la liseuse d’espaces

Contre vents et marées et langues vipérines, elle mène néanmoins la mutation de cette friche pensée comme un projet de ville où la culture sera le fédérateur d’un projet sociétal et urbain. En effet, derrière la fragilité de la silhouette, du regard même parfois, prédomine une ligne de force portée par ces territoires secrets, désertés ou imaginaires à réveiller et à habiter.

Des espaces évidés de ses élèves du lycée Calmette à Nice qu’elle arpentait lors de ses séjours chez sa grand-mère, surveillante générale, aux rôles qu’il lui a fallu s’approprier en tant qu’actrice ou comédienne en passant par les sites archéologiques en Grèce qu’étudiante en lettres classiques elle affectionnait, la lecture analytique aussi bien spatiale, topographique que temporelle d’un lieu a toujours capté son attention. Nice, sa ville natale où elle vit depuis dix ans, et ses abattoirs désormais allégés de tout ce qui y avait été entreposé depuis leur fermeture n’ont pas échappé à cette lecture préalable à tout ancrage et construction d’un récit étayé de rencontres, de voyages en France et à l’étranger et de rendez-vous donnés en ces vastes espaces labyrinthiques et prégnants en attendant le concours architectural programmé en 2013.