Une partie du décor de l’hôtel Lambert, démantelé au XVIIIe siècle, cherche un acquéreur. L’administration vient de lui refuser un certificat d’exportation.
PARIS - L’avis a été publié au Journal officiel le 27 mars : six panneaux peints par Eustache Le Sueur et son atelier pour le cabinet de l’Amour de l’hôtel Lambert (vers 1645-47) viennent de se voir refuser leur certificat d’exportation au motif qu’ils présentent un « intérêt majeur pour le patrimoine national ». Provenant du prestigieux hôtel particulier parisien de l’île Saint-Louis – qui a récemment défrayé la chronique – aménagé pour le financier Nicolas Lambert de Thorigny, ces panneaux ont été démontés au XVIIIe siècle, tout comme l’ensemble du décor de ce cabinet.
L’essentiel, près de 80 % du décor, a alors été racheté par Louis XVI en 1776 et appartient désormais aux collections du Musée du Louvre. Plus tard, le nouveau propriétaire de l’hôtel, le comte de Montalivet, démonta les peintures restantes pour les remonter dans son château de Lagrange, près de Sancerre, où elles sont toujours en place. Quelques panneaux décoratifs, des pilastres ornés de grotesques, de camées et de paysages destinés à encadrer les peintures d’histoire, avaient entre-temps été dispersés.
Ce sont ces éléments qui réapparaissent aujourd’hui sur le marché. Des tractations, assez compliquées, seraient en cours depuis plusieurs mois entre le Musée du Louvre et leur propriétaire. Si aucune estimation n’a pour l’heure été communiquée, le Louvre devra toutefois lancer une nouvelle grande opération de mécénat, dans une conjoncture délicate, pour parvenir à ses fins.
Le refus de certificat d’exportation, faisant suite à une demande déposée à la Commission consultative des trésors nationaux le 16 novembre 2009, permettra d’activer le dispositif fiscal du trésor national, avec la déduction fiscale afférente.
Le temps est toutefois compté puisque les musées nationaux disposent désormais de trente mois pour se porter acquéreur de ce prestigieux ensemble. L’actuel propriétaire de l’hôtel Lambert, le frère de l’émir du Qatar, ne serait pas intéressé. « Trop lacunaire, le décor serait impossible à remonter sauf à créer un pastiche », indique un proche du dossier.
Pas sûr, non plus, qu’il accepte de se porter mécène pour les musées français étant donné l’accueil délétère qui a été réservé à la campagne de travaux programmée pour son hôtel.
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Six panneaux peints pour l’hôtel Lambert cherchent un acquéreur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°322 du 2 avril 2010, avec le titre suivant : Six panneaux peints pour l’hôtel Lambert cherchent un acquéreur