PARIS - Au cabinet de la présidence du Sénat, on fait mine de ne pas s’inquiéter. « Nous n’avons reçu aucune convocation, précise l’un des collaborateurs de Gérard Larcher au Palais du Luxembourg. Le président Larcher en sourit et se demande pourquoi il devrait être auditionné puisqu’il n’a pris ses fonctions de président qu’après le déclenchement de cette affaire. Il n’était auparavant qu’un simple sénateur. » Pourtant, c’est bien un nouvel épisode de la saga judiciaire du Musée du Luxembourg qui risque de s’ouvrir dans les prochains mois. Alors que les élections sénatoriales sont proches, le président du Sénat, fait désormais en personne l’objet d’une demande d’audition devant un juge d’instruction, comme l’a révélé le magazine L’Express.
La demande émane de Me William Bourdon, nouveau conseil de Patrizia Nitti, l’ancienne programmatrice du Musée du Luxembourg remerciée brutalement en 2008. Celle-ci avait été limogée par le Sénat après être entrée en conflit ouvert avec le gestionnaire du musée, Sylvestre Verger et sa société SVO Art, au sujet du partage des bénéfices d’une exposition consacrée à Titien. À la suite de son éviction du Sénat, Patrizia Nitti avait alors déposé deux plaintes : l’une contre X… pour abus de confiance, filature et violation de correspondance. L’autre, pour trafic d’influence, contre trois membres du Sénat, parmi lesquels le secrétaire général du Sénat, Alain Delcamp. C’est dans ce cadre que Gérard Larcher devrait être entendu. Plusieurs documents émanant du Sénat, publiés notamment en avril 2009 par Backchich, révéleraient que Gérard Larcher aurait eu connaissance peu de temps après son arrivée de l’imbroglio laissé par son prédécesseur, Christian Poncelet. Une note de son secrétaire général aurait par ailleurs suggéré d’adoucir les conclusions d’un audit mené sur la gestion du musée par SVO Art. « Dès son arrivée, j’ai écrit à M. Larcher pour lui expliquer la situation. Il n’a jamais voulu m’entendre ni me recevoir », raconte Patrizia Nitti. En février 2010, le président Larcher prendra pourtant une décision inattendue : mettre un terme de manière anticipée pour un « motif d’intérêt général » à l’autorisation d’occupation temporaire de SVO. Une décision qui a valu au Sénat une poursuite devant le tribunal administratif en requête indemnitaire, demande rejetée en première instance le 7 juin 2011. Si plusieurs procès civils sont encore en cours entre les protagonistes de cette affaire au long cours – dont celui opposant Patrizia Nitti à Sylvestre Verger –, c’est désormais le volet pénal qui va s’ouvrir. Soit le plus attendu pour son lot de révélations, supposées, sur la gestion du Sénat sous l’ère Poncelet.
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Sénat - Vers le pénal
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°353 du 23 septembre 2011, avec le titre suivant : Sénat - Vers le pénal