ÉPINAY-SUR-SEINE
La Ville d’Épinay-sur-Seine veut transformer les 4 hectares de friche industrielle en un lieu de vie et de culture.
Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Les élus venus présenter, le 3 mars, le projet de reconversion des anciens laboratoires Éclair à Épinay-sur-Seine ont fait assaut de rhétorique pour ne rien révéler du devenir de ce « tiers lieu ». Seule certitude, la friche industrielle doit rouvrir aux habitants parée d’une dimension culturelle.
Cette friche ne manque pas d’atouts, à commencer par sa surface et sa localisation, 4 hectares en plein centre-ville avec une « forêt urbaine » (en réalité un petit bois). C’est ici que les laboratoires et studios cinématographiques Éclair se sont installés en 1907, dans l’ancienne propriété du naturaliste Lacépède, avant que des difficultés économiques ne l’obligent à abandonner le site en 2015. Depuis, la société a été rachetée par le groupe Ymagis et continue à se battre pour sa survie, fragilisée par la crise du Covid-19 et ses conséquences sur la filière cinéma. La Ville acquiert le site laissé en l’état en 2018 pour « 6 millions d’euros », indique le maire centriste d’Épinay Hervé Chevreau, auxquels il faudra ajouter 4 millions pour sa dépollution. Plusieurs des sept bâtiments (sans grand intérêt architectural) ont en effet longtemps abrité des produits chimiques servant au développement des films. Une architecte a été embauchée par la municipalité pour faire un état des lieux et proposer un schéma de rénovation. Au moins une année serait nécessaire pour la remise en état des bâtiments, indique le maire.
Si les élus restent vagues sur le devenir du site, c’est qu’ils sont encore dans l’expectative. Ils ont demandé à José-Manuel Gonçalvès, directeur du Centrequatre-Paris, et à l’agence Une Fabrique de la ville de réfléchir aux affectations possibles du site, les assurant de leur volonté de l’ouvrir au public au plus vite, si possible en 2022. Le tandem revendique le concept d’« activation progressive » pour se laisser le temps de trouver des usages et une économie possibles. Parmi les pistes envisagées : la location des espaces bâtis à des ateliers d’artistes, à des petites entreprises du secteur culturel, voire à des salons. Le maire tient à en faire un lieu de vie destiné à ses administrés avec une utilisation de l’ancien restaurant d’entreprise en, justement, lieu de restauration.
Le financement ne constitue pas vraiment un problème. La ville est l’une des neuf communes de l’établissement public territorial Plaine commune, un territoire qui doit accueillir plusieurs installations pour les Jeux olympiques de 2024 et a candidaté au titre de « Capitale européenne de la culture » en 2028. Ces grands projets sont de formidables leviers pour recevoir des fonds de la Région, de l’État et de l’Europe.
Toutes ces incertitudes (le lieu n’a pas encore de nom) n’empêchent pas les promoteurs de vouloir aller vite avec une soirée spéciale programmée le 10 avril dont l’animation a été confiée au compositeur de musique Nicolas Frize. Ce dernier a conçu un parcours avec un orchestre et plusieurs projections de film sur les façades, en mémoire des anciens studios de cinéma. Le couvre-feu sera-t-il levé d’ici le 10 avril ? C’est l’un des nombreux paris des porteurs du projet.
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Scénarios ouverts pour la reconversion du site des studios Éclair
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°563 du 19 mars 2021, avec le titre suivant : Scénarios ouverts pour la reconversion du site des studios Éclair