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Une série d'objets archéologiques ont été saisis chez un particulier en Corse-du-Sud dont plusieurs, « rarissimes », proviennent d'une épave du XVIe siècle près de St-Tropez, a-t-on appris mercredi auprès de la gendarmerie et du service chargé de les conserver.
Parmi ces découvertes, détenues illégalement par un particulier à Serra di Ferro en Corse-du-Sud, « cinq sont rares et historiquement cruciales pour la compréhension de la navigation maritime méditerranéenne », a annoncé mercredi la gendarmerie de Corse sur sa page Facebook.
« Une patrouille a découvert fortuitement une amphore ou un pot, visible de tout le monde, posé sur le mur d'enceinte d'une propriété qui a attiré l'œil d'un de nos réservistes spécialisé en archéologie », a expliqué à l'AFP Jean-Philippe Walliser, commandant en second de la compagnie de Sartène. « Quand on interroge le particulier, il collabore parfaitement et dit qu'il a d'autres objets et on aboutit à cette collection de 26 morceaux, soit 16 objets », a-t-il ajouté.
Les objets ont été « saisis et remis au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), pour étude et conservation », a précisé la gendarmerie. « Sur les 16 pièces, deux sont rarissimes, il s'agit de deux assiettes en faïence ligure qui viennent d'une épave de la côte provençale », a indiqué à l'AFP Franca Cibecchini, responsable du littoral corse au DRASSM, basé à Marseille.
« Jusqu'à présent, nous n'avions qu'une assiette et demie conservée de cette épave du XVIe siècle qui s'appelle Cap Lardier One » du nom du site au sud de la presqu'île de Saint-Tropez où elle a été découverte et qui compte plusieurs épaves, a-t-elle expliqué, décrivant « un style très particulier qui rappelle un peu les porcelaines chinoises ». « Quand nous avons vu ces deux assiettes plus deux coupes en céramique pisane de la même période qui sont aussi présentes sur cette épave, on a tout de suite compris qu'au moins ces lots-là venaient du continent », a-t-elle ajouté.
Cette provenance a « ensuite été confirmée par la famille qui n'était pas du tout consciente ni de la valeur archéologique » ni du fait que la détention de ces pièces était illégale : les enfants du plongeur, décédé depuis plusieurs années, ont confirmé que celui-ci plongeait dans cette région et qu'il avait pris ces objets « il y a très longtemps et les a amenés ensuite en Corse ».
Figure également parmi les trouvailles rares et retrouvées « en très bon état », « une très belle amphore en céramique datant du début du IIe siècle avant J.-C. », s'est félicitée Mme Cibecchini, précisant que « pour ces types d'amphores, les épaves ont été très largement pillées dans les années 60 et 70 et il reste très très peu de pièces entières comme celle-là ».
« Toutes ces pièces sont en cours d'acheminement vers Marseille pour être dessalées et ensuite les plus importantes ont l'ambition de rejoindre les musées locaux qui exposent déjà les matériels provenant des épaves sur la côte provençale », a-t-elle indiqué.
Cet article a été publié par l'AFP le 4 novembre 2020.
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Saisie en Corse d'objets archéologiques rares issus d'une épave provençale
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