Rosenda Meer

Italienne de naissance, Indienne de cœur, cette belle brune au prénom de fleur latine atteint des sommets. Gravir 4 500 mètres au cœur de l’Himalaya ne fait pas peur à Rosenda pourvu qu’elle y déniche, comme souvent, la perle rare : le spourouk, matière céleste qui semble tissée dans le coton des nuages tibétains et avec lequel elle crée des « œuvres d’art textile », pièces « uniques et pour toujours ».
L’un de ses clients collectionneurs a attendu un an son manteau en spourouk ! Et il n’est pas déçu : il sera le seul à arborer pareille merveille.
Lovée au croisement de l’Orient et de l’Occident, à deux pas du carrefour de l’Odéon et de la belle galerie photo Pierre Brullé, la galerie d’art de Rosenda, baptisée Le Cachemirien, est depuis dix ans tout juste, vouée aux textiles indiens, d’or et d’argent, en voie de disparition, tel le brocard de Bénarès. Rosenda souhaite les « sauver de l’oubli » sur ses cimaises et sous son plafond couleur ciel où une intense sérénité envahit l’âme et le corps. Et quand on effleure soie, cachemire, jamdani (littérairement « air tissé »), on croit toucher une brise d’automne, la quintessence de la douceur.
Depuis quinze ans, une fois tous les deux mois, Rosenda visite ses artistes cachemiriens avec qui elle crée des robes d’un autre temps, prisées par des esthètes et collectionneurs du monde entier.