Les Japonais sont extrêmement friands d’art italien et en particulier de celui de la Renaissance. Le restaurant Holytan, nom dérivé de la douce prononciation à la japonaise de « Holy Town », a choisi cette Cène de Léonard de Vinci pour attirer le chaland.
Un Jésus incrédule demande : « 3 600 yens seulement, dessert aux fruits et café compris ? » Le disciple sur sa gauche s’exclame alors : « Holytan sert le meilleur steak ! » et son compagnon sur la droite d’ajouter : « C’est incroyable ! » À travers les fenêtres du fond on devine les gratte-ciel de Shinjuku et non plus les collines de Lombardie.
De son côté, le magnat de l’industrie chimique, M. Otsuka, a construit à Naruto un musée pour abriter des reproductions sur céramique grandeur nature des plus célèbres toiles du monde. La chapelle Sixtine est là, dans une grande salle qui se loue pour des banquets et des réceptions. Au cours des cinquante dernières années, plusieurs entreprises japonaises ont tenté d’obtenir le prêt du Printemps de Botticelli afin de le présenter à Tokyo, comme le journal Asahi l’avait fait avec la Joconde au début des années soixante-dix. En attendant, une version de la Vénus en trois dimensions et fibre de verre est en cours de fabrication. D’une hauteur de 5 mètres, elle vantera les produits d’un groupe de cosmétiques qui exporte en Italie. Il s’agira de la plus grande Vénus du monde !
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Quand Léonard vante les mérites du steak japonais !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°108 du 30 juin 2000, avec le titre suivant : Quand Léonard vante les mérites du steak japonais !