PARIS
La médiation ordonnée pour régler le litige autour d'un tableau de Camille Pissarro spolié par les nazis a été prolongée, pour tenter de trouver un compromis d'ici au 2 mars, a-t-on appris auprès de l'avocat de l'héritière française du tableau contesté.
Initialement, les parties avaient jusqu'au 19 janvier pour s'entendre sur le sort de ce tableau, au cœur d'une bataille entre l'université américaine de l'Oklahoma et l'héritière française de ses anciens propriétaires. Si aucun accord n'est trouvé d'ici au 2 mars, le tribunal tranchera l'affaire sur le fond à cette date, a expliqué à l'AFP Ron Soffer, avocat de Mme Léone-Noëlle Meyer, 81 ans, héritière de son ancien propriétaire, Raoul Meyer, spolié par les nazis en 1941.
La toile, La Bergère rentrant des moutons, peinte en 1886, faisait partie de la collection de Raoul Meyer et Yvonne Bader, fille du fondateur des Galeries Lafayette. Unique héritière de Raoul Meyer, Mme Meyer se bat pour que le tableau, temporairement exposé au musée d'Orsay à Paris, puisse y rester.
Pillé en 1941 par les nazis, le tableau avait, après la guerre, été repéré en Suisse et vendu à un galeriste new-yorkais, David Findley, qui l'a revendu en 1957 à un couple de collectionneurs américains, Aaron et Clara Weitzenhoffer. M. Weitzenhoffer l'a ensuite légué au musée Fred Jones Jr de l'université d'Oklahoma.
Ayant retrouvé la trace de l'œuvre sur internet, Léone-Noëlle Meyer a décidé d'engager en mai 2013 une action en restitution devant la justice américaine. Au terme d'un long bras de fer, l'université américaine a consenti à un règlement amiable en février 2016. Selon cet accord, le titre de propriété de l'œuvre d'art doit revenir à l'héritière française, mais à la condition d'une « rotation », tous les trois ans, entre le musée Fred Jones Jr et la France. En outre, une clause atypique impose à Léone-Noëlle Meyer de léguer la toile à un musée français, qui devra respecter les allers et retours du tableau.
Le musée d'Orsay, à qui Mme Meyer a voulu faire une donation du tableau, a refusé. « Ce serait s'engager à des charges financières illimitées dans le temps », a expliqué Me Soffer, qui estime que Mme Meyer s'est fait « piéger » par la partie américaine. Du côté américain, un juge fédéral avait donné à Mme Meyer jusqu'au 28 décembre pour qu'elle renonce à ses poursuites en France. Constatant le 4 janvier que Mme Meyer n'avait pas suivi cette injonction, le juge américain a confirmé son intention de la condamner pour « outrage civil ».
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Pissarro spolié par les nazis : la médiation prolongée jusqu'au 2 mars
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