Lunettes

Paire de Piquiou

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 19 décembre 2011 - 412 mots

S’agit-il des futures lunettes de campagne d’Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle de 2012 ? Que nenni ! Ces « besicles » d’un rouge flamboyant sont les premières lunettes imaginées par le designer anglais Ron Arad.

Ce dernier a tout dessiné, de l’objet au packaging, en passant par l’identité visuelle et donc… le nom de la marque : « PQ ». Pour Arad, ce nom coulait de source : « Que vous le vouliez ou non, lorsque vous écrivez les lettres ‘’p’’ et ‘’q’’, vous dessinez, de fait, une paire de lunettes. Ces lettres sont très copines, parce qu’elles figurent l’une à côté de l’autre dans l’alphabet depuis des années et des années, depuis bien avant que quelqu’un ait même songé à dessiner une paire de lunettes. En outre, lorsque l’on prononce ces deux lettres, leur association produit une belle sonorité. » En français, on est, certes, plus dubitatif. Mieux vaut donc prononcer à l’anglo-saxonne : « pi-quiou ». Les lunettes « Piquiou », donc, innovent en tout cas de deux façons différentes, se matérialisant par deux gammes distinctes : la A-Frame, dont la monture comporte une pièce « en forme de ‘’A’’ », et la Corbs, qui s’inspire des fameuses lunettes à montures épaisses chères à… Le Corbusier.

La première comporte une structure continue, une sorte de « fil conducteur » qui parcourt l’ensemble de la monture, branches comprises, jouant donc également le rôle de charnière. Entre les deux verres des lunettes, ce « fil » dessine un élément en forme de « A » qui viendra se positionner sur le nez de l’utilisateur. Le principe est simple : il suffit d’« agrandir » ou de « réduire » ledit « A » pour ajuster la monture au plus près. En clair : celle-ci peut donc s’adapter à tout type de nez ou de visage.

Le concept de la seconde gamme, Corbs, est lui venu à Ron Arad alors qu’il observait des squelettes d’animaux. Moulée d’un seul tenant dans de l’acétate, la monture est, à l’endroit de la traditionnelle charnière, subtilement sectionnée en plusieurs parties, telle une colonne vertébrale. Ces dernières permettent ainsi à la branche de se plier vers l’intérieur ou, c’est selon, de s’ouvrir de manière optimale vers l’extérieur. Bref, plus de problèmes de vis. À quand la gamme Eva ?

à voir

Pour l’heure, la gamme A-Frame est constituée de 13 modèles, la gamme Corbs de 2 modèles. Tous portent les noms de stations du métro londonien. pq-eyewear.com 

à savoir

On ne sait s’il s’agit d’une question de presbytie, mais le fait est que Ron Arad, 60 ans, dessine pour la première fois de sa longue carrière des lunettes. Sa gamme Corbs n’est pas sans évoquer ses fameux sièges à bascule Oh-Void, constitués d’un mille-feuille de couches d’acrylique (www.ronarad.co.uk).

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°642 du 1 janvier 2012, avec le titre suivant : Paire de Piquiou

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