Situé sous le château impérial de Nuremberg, un bunker secret où des milliers d’œuvres d’art ont été conservées par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale est désormais accessible au public.
NUREMBERG - La visite du Kunstbunker est devenue l’une des principales curiosités touristiques de Nuremberg, en dépit de la polémique provoquée par la décision d’ouvrir ces lieux au public. L’entrée de ces caves humides, où des milliers d’œuvres ont jadis été entassées, s’effectue par une maison ordinaire située au 52 de la Obere Schmiedgasse, une ruelle médiévale construite au pied du château impérial. Taillées dans le roc dès le XIVe siècle, à l’origine pour y entreposer de la bière, ces caves avaient été secrètement aménagées par la municipalité, en 1939, pour y abriter des œuvres d’art. La crainte croissante des bombardements aériens avait fait entreprendre en hâte une série de travaux, terminés en février 1940 : pose de portes blindées de 15 cm d’épaisseur, installation électrique et système d’aération, goudronnage des murs pour limiter l’infiltrations d’eau…
Ici et là, les coffres métalliques où les œuvres étaient stockées, enveloppées dans de la paille, sont encore visibles. Ils contenaient des peintures, des sculptures et des antiquités du Germanisches Nationalmuseum, ainsi que des objets précieux des églises gothiques de la ville, telles que Saint-Sébald, Saint-Laurent et Notre-Dame. Aux œuvres d’art de Nuremberg sont venues s’ajouter une partie de celles qui étaient saisies par les armées hitlériennes, dont les joyaux du Saint Empire en provenance de Vienne et le retable sculpté entre 1477 et 1489 par le Nurembourgeois Veit Stoss pour l’église Notre-Dame de Cracovie. Les pièces les plus précieuses étaient stockées dans la dernière cave du bunker, située à une profondeur d’environ 23 m. Les portes blindées de cette cave, qui ont 45 cm d’épaisseur, sont demeurées en place. Dans un angle, les visiteurs peuvent encore voir le coffre qui abritait les insignes royaux de Vienne ainsi que la couronne et l’épée de Charlemagne. La maison du 52 Obere Schmiedgasse fut finalement touchée et presque anéantie par les bombardements, mais l’abri resta intact et toutes les œuvres furent préservées.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Ouverture du Kunstbunker
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°31 du 1 décembre 1996, avec le titre suivant : Ouverture du Kunstbunker