Le Camion, réalisé par Marguerite Duras en 1977, est un film en devenir, un work in progress, une image en train de s’écrire et de se lire. Dans une chambre, Duras lit le scénario de ce Camion à Gérard Depardieu qui l’écoute, pose des questions et commente. « Ce serait, dit-elle, l’histoire d’une femme : elle aurait fait de l’auto-stop, un routier l’aurait prise à son bord, elle aurait beaucoup parlé, le routier fort peu. » C’est ce devenir, cette méthode qui pousse le temps cinématographique dans ses retranchements dont Olivier Bardin s’inspire pour un remake au ralenti bercé par la voix de l’acteur masculin, seul lecteur du texte de Duras qui défile au bas de l’image dépouillée d’un couple de jeunes gens vêtus de blanc. Les regards, les gestes entre eux deux se « décollent » du texte, ostensiblement, incorporant alors une autre temporalité à celle même du film et de l’écrit. Pour repousser les limites de la perception du spectateur.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Olivier Bardin
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°564 du 1 décembre 2004, avec le titre suivant : Olivier Bardin