Odile Ouizeman

Il faut une bonne dose d’optimisme et de ténacité pour ouvrir une galerie d’art contemporain. Une bonne pincée d’abnégation s’avère aussi nécessaire pour mettre en sourdine sa propre création afin de révéler celle des autres. Odile Ouizeman, qui a ouvert en avril dans l’ancien espace de Valérie Cueto dans le Marais, ne manque d’aucune de ces qualités. Elle en a une troisième : le doute. Ce qui l’a conduite à baptiser son exposition inaugurale « Quel sens ? ».
Cette question du sens taraude Ouizeman jusque dans sa propre pratique artistique. Celle-ci s’est développée voilà une dizaine d’années à partir d’une fascination pour les écritures qu’elle cherche à se réapproprier via différents médiums. Être artiste est une chose. Mais devenir galeriste requiert d’autres talents. Bien que rêveuse, Odile Ouizeman a fait preuve d’un grand professionnalisme en conviant des créateurs de sa génération comme Iris Levasseur ou le Cubain Duvier Del Dago.
Pour sa deuxième exposition, « Nomad’s land », elle arpentera d’autres territoires avec les œuvres notamment de Caroline Lejeune ou Kyung-Sun Kim. Accessible et chaleureuse, Odile Ouizeman joue la carte de la médiation plus que celle des paillettes. « Je ne veux pas être à la marge, mais je ne me vois pas dans la surenchère, explique la jeune femme. La visibilité des artistes est importante, mais il faut prendre le temps de poser les choses. J’aimerais revenir à l’idée du cheminement, de l’étape. » Une saine ambition.