Le Courtauld Institute of Art a un nouveau directeur, Eric Fernie, âgé de cinquante-cinq ans, professeur d’histoire de l’art à l’université d’Édimbourg. Spécialiste d’architecture médiévale, il prendra la succession du professeur Michael Kauffmann au mois d’octobre.
LONDRES (de notre correspondante) - Eric Fernie va prendre la direction de l’institution britannique la plus prestigieuse à un moment où celle-ci apparaît divisée entre les différentes "écoles" de l’histoire de l’art. Une tendance majoritaire dans les universités britanniques privilégie l’approche méthodologique, l’étude du contexte sociologique dans lequel a été créée l’œuvre d’art au détriment de l’objet lui-même.
Lorsqu’on demande au nouveau directeur si les diplômés de l’Institut ne risquent pas de perdre le contact avec l’objet au bénéfice de la théorie – un problème rencontré ces dernières années par un grand nombre de musées, obligés de recruter des conservateurs étrangers pour leur département d’arts décoratifs –, celui-ci assure que "la théorie est un guide. Mais l’Institut Courtauld a toujours fait de l’objet le centre de ses préoccupations".
Conscient de l’importance de ce problème pour les perspectives de carrière de ses futurs étudiants, Eric Fernie souhaite mettre en place un cursus qui permette aux étudiants de poursuivre leur formation, tout en travaillant dans un des musées ou une des galeries de Londres. Interrogé sur ses projets, le nouveau directeur explique qu’il prendra le temps de discuter avec l’ensemble du corps professoral, qu’il examinera le rapport entre étudiants et diplômés et qu’il étudiera la possibilité d’introduire des modules d’études combinées.
Il compte aussi déterminer si l’Institut, toujours en quête de financements, restera autonome ou s’il se rapprochera d’autres institutions de l’université de Londres, comme le King’s College ou le Center for Advanced Studies. Enfin, Eric Fernie est décidé à réexaminer les spécialisations des professeurs et le fait que l’Institut Courtauld n’a pas de spécialiste en art contemporain : "Nous devrions procéder à une réévaluation des spécialisations en fonction des périodes : un spécialiste de l’architecture Renaissance, par exemple, doit aussi maîtriser l’histoire de l’architecture".
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Nouvelle direction pour le Courtauld
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°15 du 1 juin 1995, avec le titre suivant : Nouvelle direction pour le Courtauld