Comme en 1998, ce sont « Monet au XXe siècle » et « Les Van Gogh de Van Gogh » qui occupent les deux premières places des expositions les plus visitées de l’année, mais dans un ordre différent et dans d’autres villes. Au-delà des succès attendus à défaut d’être mérités, comme « Chardin », plusieurs manifestations ambitieuses – « Rothko », « Daumier », « Le triomphe du Baroque »... – ont su trouver un large public.
La lecture du classement des expositions les plus visitées de l’année 1999, réalisé en collaboration avec nos partenaires éditoriaux, Il Giornale dell’Arte et The Art Newspaper, s’apparente quelque peu à celle du box-office cinématographique : les “blockbusters”, montés à grand renfort de “stars” (Monet, Van Gogh, Chardin, Matisse…), occupent les premières places, tandis que les expositions que l’on pourrait qualifier “d’art et d’essai”, telle “La mort n’en saura rien” au Musée des arts d’Afrique et d’Océanie à Paris (à découvrir jusqu’au 28 février), peinent à rassembler un large public. S’en dégage le sentiment qu’en matière de cinéma comme d’expositions, l’audace ne paie guère. “Chardin”, au Grand Palais, a parfaitement illustré ce principe : une monographie dénuée d’enjeux scientifiques ou théoriques, à deux pas d’un musée – le Louvre – possédant la plus belle collection d’œuvres du peintre, un accrochage ennuyeux dans une muséographie médiocre, ces handicaps n’ont guère pesé face au battage médiatique.
Toutefois, des manifestations telles que “Rothko” au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, “Daumier” au Grand Palais, ou “L’École de Nancy” dans la capitale lorraine, constituaient de véritables paris dont le succès est encourageant. “L’art égyptien au temps des pyramides” à Paris et New York, ainsi que “Le triomphe du Baroque” à Turin, sans doute parmi les expositions les plus ambitieuses, ont également rencontré l’audience méritée. Évidemment, certains chiffres doivent être relativisés : quand le billet d’entrée au musée ouvre au visiteur le droit de voir l’exposition temporaire sans payer de supplément, comme au Metropolitan Museum of Art à New York ou au Musée Guggenheim de Bilbao, la fréquentation s’en ressent nécessairement.
Si rien ne vaut un peintre célèbre, ancien ou moderne, pour assurer une fréquentation élevée (Rembrandt, Van Dyck, Le Greco, Ingres, mais aussi Matisse, Pollock…), le scandale se vend toujours bien, si l’on en croit les résultats de “Sensation !” à Berlin, et surtout à New York, au Brooklyn Museum of Art. Cependant, toutes les expositions itinérantes ne semblent pas avoir rencontré le même intérêt à toutes leurs étapes. Ainsi, “Un ami de Cézanne et Van Gogh : le docteur Gachet” n’a pas mobilisé les foules espérées au Grand Palais. Il est vrai que l’exposition n’était guère passionnante – de plus, les principales œuvres sont accrochées en permanence au Musée d’Orsay.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Monet, Van Gogh, Rothko... les records 1999
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°98 du 4 février 2000, avec le titre suivant : Monet, Van Gogh, Rothko... les records 1999