Michel Chandeigne et Anne Lima sous l’empire du Portugal

Tout « lusophile » qui se respecte connaît forcément la Librairie portugaise et les éditions Chandeigne dont elle est le siège. Voilà en effet treize ans que Michel Chandeigne et son associée Anne Lima diffusent infatigablement les cultures de langue portugaise.
Un séjour à Lisbonne en 1982-1984 fut à l’origine de leur passion pour le monde portugais. L’Année du Brésil leur a certes apporté un surcroît de travail (dix titres au lieu de huit par an en moyenne) mais cet événement ne semble pas perturber le fonctionnement habituel de la maison. C’est qu’on travaille ici « à l’ancienne », dans la passion du livre conçu comme un objet auquel on apporte les plus grands soins.
Michel Chandeigne fut typographe avant de devenir éditeur, et il a gardé le goût des belles polices, de la page bien composée, une certaine idée de la perfection qui exclut toute imprécision. Ses jaquettes sont exemplaires : même les codes-barres sont pensés de façon à devenir un ornement graphique ! Et pour innover il n’hésite pas à faire appel à des artistes tels que Pierre Buraglio.
Les éditions Chandeigne connurent un beau succès avec leur premier livre, La Frontière, un texte de Pascal Quignard inspiré des azulejos du palais de Fronteira. Elles se sont imposées principalement grâce à leur collection « Magelane » qui publie des récits relatifs aux grands voyages. Pour cette année : Le Nouveau Monde. Les Voyages d’Amerigo Vespucci et Le Brésil de Montaigne : le Nouveau Monde des Essais. Mais elles publient également de la littérature, des synthèses historiques, et des beaux livres. Le dernier, Les Indiens du Brésil, de Jean-Baptiste Debret, est un ouvrage capital enfin rendu disponible. Et le prochain, à paraître cet automne, devrait faire date, puisqu’il s’agit d’un important essai sur l’Aleijadinho, le grand sculpteur baroque brésilien.