Dotée aujourd’hui d’équipements neufs ou rénovés, la Capitale européenne poursuivra-t-elle dans la voie d’un soutien fort à la culture ?
La Capitale européenne de la culture 2013 (avec Kosice, en Slovaquie) est 7e de ce classement des villes. La dimension culturelle de Marseille est souvent amoindrie par les faits divers et les chiffres de la délinquance. Il n’en reste pas moins qu’elle dispose d’atouts culturels significatifs. Son patrimoine bâti est important, fruit d’une longue histoire : monuments historiques, inscrits et classés, y sont nombreux. De même, la cité phocéenne n’a pas à rougir de sa position sur le marché de l’art, avec un volume d’affaires de 15 millions d’euros sur les ventes volontaires. La réussite de la maison de ventes Leclere, créée en 2006, illustre bien ce dynamisme. L’École supérieure des beaux-arts, devenue « École supérieure d’art et de design Marseille-Méditerranée » (ESADMM) en janvier 2012, accueille plus de 400 élèves sur un campus commun avec l’École supérieure d’architecture, de quoi favoriser l’émulation et la création au sein d’un établissement reconnu sur le plan national.
Si la volonté politique en matière culturelle a longtemps fait défaut, la Ville a fortement misé sur la culture depuis 2008, date du choix de Marseille comme Capitale européenne. En 2013, le budget imparti à la culture s’est élevé à 60 millions d’euros en crédits d’investissement, sur une enveloppe totale de 104,4 millions d’euros. Un montant important, qui a contribué à rattraper en partie le retard pris au cours des vingt dernières années en termes d’infrastructures. Les besoins étaient criants, avec des musées marseillais fermés ou aux normes de conservation et de sécurité approximatives (depuis plusieurs années, aucun établissement municipal ne répond au questionnaire du Palmarès des musées qui leur est adressé par le Journal des Arts). Le Musée des beaux-arts au palais Longchamp, fermé depuis dix ans, a été entièrement restauré, le Musée d’histoire a subi une refonte complète, le Musée Cantini une cure de rafraîchissement.
La Ville a également ouvert un nouveau Musée des arts décoratifs au château Borely, en regroupant les collections municipales, tandis que la Friche Belle-de-Mai, lieu de création et de production soutenu par la Ville, commence à prendre toute son ampleur. Avec l’installation du MuCEM (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), la cité phocéenne abrite désormais un musée capable de faire levier sur le plan national.
Marseille a dorénavant un panel de musées et de lieux d’exposition à la hauteur de l’importance de la ville. Pour entretenir ces nouveaux lieux et attirer les visiteurs sur la durée, elle va devoir continuer à investir et développer une programmation renouvelée, une question épineuse lorsque l’on sait que le tout nouveau musée des beaux-arts ne dispose pas d’un espace d’exposition temporaire. Les équipes municipales devront faire le choix de poursuivre leur soutien à la culture, sans quoi la dynamique provoquée par la Capitale européenne risque fort de retomber. Pour transformer l’essai « MP 2013 », l’année 2014 sera donc décisive.
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Marseille après 2013
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°401 du 15 novembre 2013, avec le titre suivant : Marseille après 2013