Mario Tavella, directeur du département mobilier et collections de Sotheby’s pour l’Europe, vice-président de Sotheby’s Europe, Londres.
Comment se porte le marché du mobilier XVIIIe italien par rapport au mobilier français de la même période ?
En termes de technique d’exécution, le meuble français XVIIIe, à un très haut niveau de qualité, reste supérieur au meuble italien. Si le mobilier régional italien en noyer, acheté par les Italiens, est en perte de vitesse, en revanche, les beaux meubles en bois doré ou en laque gagnent en fantaisie et en originalité et leurs décors novateurs – qu’ils soient romains, lombards, vénitiens ou génois – correspondent à un goût international. Bien qu’ils soient encore largement sous-cotés, leur prix est à la hausse depuis quelques années. La dernière belle commode vénitienne en laque que j’ai vendue il y a quatre ans pour 150 000 euros, vaudrait aujourd’hui environ 250 000 euros. Dans la collection Bruni Tedeschi dispersée le 21 mars dernier à Londres, une exceptionnelle console piémontaise rocaille en bois doré, aux allégories des cinq continents, a été acquise par une institution pour le prix record de 412 000 livres (609 000 euros), deux fois son estimation haute. Les miroirs italiens, qui comptent parmi les plus beaux du monde, sont également très recherchés, à partir de 60 000 euros pour un beau modèle. Les amateurs français de mobilier XVIIIe commencent à comprendre qu’il est possible de mélanger des pièces italiennes de qualité aux meubles français, à l’instar de ce que font déjà les collectionneurs américains et belges. Depuis 1992, à Londres, chez Sotheby’s, j’ai développé les ventes de prestige de mobilier comprenant d’importants meubles italiens à côté de très belles pièces françaises. Je souhaiterais aujourd’hui que le mobilier italien issu de collections européennes trouve une place dans nos vacations parisiennes qui attirent incontestablement une clientèle internationale.
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Mario Tavella : « Mélanger pièces italiennes et françaises »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°264 du 7 septembre 2007, avec le titre suivant : Mario Tavella : « Mélanger pièces italiennes et françaises »