Marie-Claude Beaud a quitté l’équipe de « La force de l’art ». Le trio restant dévoilera les grandes lignes de son projet d’exposition en décembre.
PARIS - Le quatuor de la future « Force de l’art » (1) désigné en octobre 2006 par l’ancien ministre de la culture Renaud Donnedieu de Vabres a perdu en cours de route l’un de ses éléments, Marie-Claude Beaud, directrice du Musée d’art moderne (Mudam) Grand-Duc Jean au Luxembourg. Celle-ci a décidé de jeter l’éponge en juillet. « Je ne corresponds pas à ce type de projet. C’est une opportunité formidable si on en a les moyens. Mais sur le plan du concept, il y a une contradiction entre le projet du Grand Palais qui se veut populaire, et ce que nous voulons faire. Nous ne voulons pas être populaires dans le sens le plus “bécassou” du terme, nous a-t-elle confié. Ce qui m’a gênée, c’est qu’en France on ne mette pas en place une structure administrative légère. Je ne sais plus travailler avec une administration compliquée. Les allers-retours avec le Luxembourg me fatiguaient aussi beaucoup. » D’autres points auraient provoqué une certaine irritation, comme l’absence pendant dix mois de contrats et d’un bureau pour l’équipe. Finalement, des contrats ont été préparés par la délégation aux Arts plastiques (DAP) cet été, mais, pour l’heure, aucun n’aurait été signé. Les trois coéquipiers restants, à savoir Jean-Louis Froment, ancien directeur du capcMusée d’art contemporain à Bordeaux ; Didier Ottinger, conservateur au Centre Pompidou, et le critique d’art Jean-Yves Jouannais souhaiteraient, semble-t-il, une reconnaissance du statut d’auteur pour les commissaires.
20 à 30 artistes
Nonobstant le départ de Marie-Claude Beaud, le trio semble aussi uni que décidé à mener ce projet à terme. « Il n’y a pas péril en la demeure », affirme Didier Ottinger. La liste des artistes ainsi que la formulation des intentions devraient faire l’objet d’une communication en décembre. Vraisemblablement, la prochaine édition de « La force de l’art », prévue en 2009, pourrait être l’anti-« Biennale de Lyon », c’est-à-dire l’inverse du désengagement et de la constellation, critiques que l’on pouvait pourtant formuler à l’encontre de la première édition de cette Triennale en 2006. « Plus personne ne veut de l’échantillonnage, ni de l’absence de choix affirmé, observe Didier Ottinger. Nous sommes tombés d’accord sur une liste réduite, composée actuellement d’une vingtaine d’artistes, peut-être de trente. Nous souhaiterions donner de vrais espaces aux artistes, entre 200 et 500 m2. » La remise en route des Ateliers de l’ARC [Animation Recherche Confrontation] au Musée d’art moderne de la Ville de Paris et les missions du Palais de Tokyo ont aussi conduit les trois commissaires à réviser l’âge des artistes sélectionnés. Le jeunisme à tous crins n’est apparemment pas de mise. A priori, le choix de limiter le nombre d’artistes prend le contre-pied des orientations défendues en 2007 par le délégué aux Arts plastiques, Olivier Kaeppelin. « La souplesse est totale, ils font ce qu’ils veulent, assure celui-ci. Si nous avons choisi ces commissaires, c’est parce que nous avons confiance en eux. Ce sont des francs-tireurs qui ont toute leur liberté de pensée et d’action. » À suivre.
(1) manifestation triennale qui a pour ambition de présenter la vitalité des arts plastiques en France.
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L’union fait « La force »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°188 du 5 mars 2004, avec le titre suivant : L’union fait « La force »