L’union fait la force

C’est en effet le thème plutôt standard mais unificateur du sommeil qui a été retenu avec sa cohorte de sujets plus ou moins stimulants, allant de l’onirisme au cauchemar en passant par l’utopie, le fantasme sexuel, les peurs primitives et les grands mythes fondateurs. Si le programme n’a rien de très inédit sur le papier (c’est un classique de l’histoire de l’art, mais, après tout, nous sommes sur la route des vacances), certaines propositions, parmi les treize réparties le long du bassin ligérien, sont à privilégier.

Celles, quasiment voisines, de l’abbaye de Fontevraud et du château d’Oiron retiennent l’attention. La première laisse son dortoir aux visions fantasmagoriques d’une toute nouvelle proposition de Claude Lévêque (en amour avec la région puisqu’il est programmé également au CCC de Tours pour l’été) articulée à une œuvre séminale de 1984, La Nuit, ronde angoissante et ravissante de tipis, de portraits d’enfants et de loupiotes. Quant au château où la Montespan résida,   Dérives et des rêves   y joint les visions utopiques d’une dizaine d’architectes et de cabinets à des œuvres rêveuses. Ainsi la ville tentaculaire dessinée depuis des années par le nominé au prix Turner Paul Noble dispose-t-elle des salons spectaculaires de l’édifice pour s’ouvrir aux frasques du groupe Ant Farm. Un monde à part au milieu de ce décor toujours un peu irréel du château d’Oiron.

Plutôt patrimonial, le parcours, qui passe également par Thouars, Chinon, Saumur, Chambord et Chaumont-sur-Loire, s’arrête bien sûr chez chacun des trois partenaires. De quoi rafraîchir cette mission essentielle pour les Frac de diffuser leur fonds sur le territoire. À plusieurs, l’exercice est nettement moins fastidieux.