Lucien-François et Edouard Bernard

D’un métier austère, les assurances, Lucien-François Bernard en a fait une activité ludique et enthousiasmante, au point d’embarquer maintenant son fils Édouard dans la croisière. De l’assurance, de l’aplomb, LFB. n’en manque pas. Tout le marché de l’art connaît ses lunettes gentiment originales, ses costumes à la dernière mode faussement décontractés et son scooter.
Programmé pour être notaire, il entre par « hasard » dans un cabinet d’assurance en mai 1968 et y insuffle rapidement une brise révolutionnaire. Il développe si bien un marché de niche, la clientèle de collectionneurs d’art et de voitures, qu’il rachète l’entreprise en 1972. LFB a compris que pour réussir dans ce métier il faut partager au quotidien les passions de ses clients. Il roule donc dans une vieille Porsche et achète de l’art contemporain. Visionnaire, il épaule son cabinet en 2004 à AON, le numéro un mondial du courtage d’assurance. Les sommes en jeu dans le marché de l’art d’aujourd’hui sont devenues si élevées qu’une échelle mondiale s’impose.
Édouard l’avait auparavant rejoint après sa double formation en management et histoire de l’art. Père et fils animent de concert Artscope, le pôle art d’AON ; à Lucien-François la stratégie et à Édouard le rôle de tête chercheuse parmi les galeries, un secteur qu’il connaît bien. Reste à Édouard à se faire un nom, alors que son père a su imposer ses trois prénoms.